VISITE DU PRÉSIDENT MACKY SALL EN MAURITANIE : les attentes des Sénégalais

La visite du Président Macky Sall en Mauritanie suscite beaucoup d’espoirs chez les Sénégalais établis dans ce pays. Les deux pays traversent des moments difficiles dans leurs relations,affectant le séjour et le travail des Sénégalais, notamment les pêcheurs qui, depuis quasiment 7 mois, n’ont plus la possibilité d’exercer leurs activités en mer. Il s’y ajoute des tracasseries liées à leur séjour avec des rafles. Sur toutes ces questions, ils attendent des retombées positives de cette visite.

La mort du jeune pêcheur guet-ndarien abattu par les garde-côtes mauritaniens est celle de trop pour les populations de Saint-Louis qui l’ont violemment manifestée et les autorités étatiques qui ont tapé du poing sur la table. Le message a été reçu, 5 sur 5, par le président mauritanien Ould Abdel Aziz qui a invité le président Macky Sall à Nouakchott pour discuter de l’épineuse question des licences de pêche. Les deux dirigeants ont donc décidé d’aller dans le sens de l’apaisement en choisissant de se parler. Il faut dire que le président mauritanien a déjà dépêché son ministre du pétrole à Dakar.

Outre les accords de pêche, les différents aspects de la coopération bilatérale vont être discutés. Une initiative bien appréciée et saluée par les observateurs des deux pays. “Cette fois-ci, ils agissent en responsables. Les deux peuples sont unis par la communauté des destins”, souligne M. Fall, un notable sénégalais témoin de plusieurs époques. Pour Mohamed Nacer, un ancien fonctionnaire mauritanien, “tout va changer avec cette visite du Président Macky Sall. Le Sénégal et la Mauritanie sont indivisibles”.

Des deux côtés, tous étaient unanimes sur la possibilité d’une rencontre au sommet pour décrisper la situation consécutive aux positions plus ou moins figées et heurtées qui affectent la vie des paisibles populations mauritaniennes et sénégalaises qui vivent dans les deux pays que tout unit.

Une communauté éprouvée

En Mauritanie, les Sénégalais sont dans tous les secteurs d’activités, notamment la mécanique automobile, la pêche, la restauration, le commerce, la couture, la coiffure, l’enseignement, le transport dans une moindre mesure et les autres services.

Depuis l’instauration de la carte de séjour en 2012, juste après l’accession de Macky Sall au pouvoir, les choses se sont corsées pour les Sénégalais en Mauritanie. La communauté était depuis lors sur le qui vive. Pire, les relations entre l’ambassade et les ressortissants sénégalais sont devenues compliquées, avec notamment l’arrivée de l’ambassadeur Mamadou Tall.

Des incompréhensions qui ont donné lieu à une manifestation organisée le 29 juillet 2017, pour exiger le départ du nouveau diplomate. Ses compatriotes lui reprochaient de s’enfermer dans son bureau et même d’interdire l’accès de l’enceinte de l’ambassade.

Avec la visite du président Macky Sall, ces Sénégalais nourrissent beaucoup d’espoirs, même s’ils sont aussi dans l’expectative. L’honorable député pour la zone Afrique du Nord, Mor Kane Ndiaye, estime que “cette visite permettra de raffermir les relations entre le Sénégal et la Mauritanie” vieilles de plusieurs années. Elle permettra, en outre, de “régler les problèmes auxquels sont confrontés nos compatriotes dans l’exercice de leurs métiers et par rapport à leurs conditions de séjour”, poursuit-il.

Tous souhaitent, selon l’honorable député, “que les conditions de séjour soient allégées”. Car, “le Sénégal et la Mauritanie constituent un seul peuple unis par l’histoire, la géographie, la religion”. “Nous sommes près d’un millier de Sénégalais ici à Sélibaby”, souligne Mamadou Diouf président de l’association des Sénégalais de cette ville. “Depuis 2003, nous n’avons reçu aucune visite d’un ambassadeur ou d’une mission de l’ambassade, alors que nous rencontrons d’énormes difficultés”, poursuit-il.

Contrairement à M. Diouf, Mbaye Diop responsable des Sénégalais à Zouérate (près de 700 km de Nouakchott), soutient que “les Sénégalais n’ont pas de problèmes, mais déplorent l’absence d’une mission diplomatique pour leur immatriculation consulaire’’.

D’autres responsables sénégalais d’Atar, de Kiffa, entre autres, des villes aussi très éloignées de la mission diplomatique, embouchent la même trompette. Tous déplorent le manque de connexion avec leur ambassade à Nouakchott. Hormis Nouadhibou où il existe un consulat honoraire qui fait un travail bien apprécié des Sénégalais, les Sénégalais des autres villes sont laissés à leur propre sort. Même à Nouakchott où est établie l’ambassade, des difficultés ne manquent pas. La preuve, le sit-in des Sénégalais qui dénonçaient la gestion de l’ambassadeur qui, selon eux, “passe la moitié de son temps au Sénégal”.

EnQuete

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