VILLE DE DAKAR – La succession de Khalifa Sall ouverte

La révocation du maire Khalifa Ababacar Sall, par le chef de l’Etat, ouvre la bataille de sa succession à la Ville de Dakar.

La révocation, hier, par décret présidentiel, du maire de Dakar Khalifa Ababacar Sall, est perçue, aux yeux de l’opinion, comme un coup de massue. Quoi qu’il en soit, cette nouvelle tournure des évènements redistribue les cartes au sein même de la Ville de Dakar où la succession de l’édile socialiste est désormais ouverte. Même si la loi prévoit une transition de huit jours qui sera assurée par le premier adjoint au maire, en la personne de Soham Wardini, plusieurs autres lieutenants du maire de Dakar peuvent prétendre à lui succéder.

Outre Mme Wardini, le maire des Parcelles-Assainies, Moussa Sy, par ailleurs deuxième adjoint, et le maire de la Médina, Bamba Fall, troisième adjoint, peuvent légitimement postuler pour hériter de la Ville de Dakar. Cependant, de tous ces prétendants, Bamba Fall est, de loin, le plus avantagé car, à la différence de Mme Wardini et de M. Sy, il est du même camp que l’édile de la capitale. En plus de partager les mêmes convictions politiques que le maire de Dakar, Bamba Fall est le seul des proches de Khalifa Sall à être présent non seulement au bureau, mais aussi au conseil municipal, à part son camarade Jean-Baptiste Diouf (5e adjoint au maire) qui a tourné casaque après le référendum de 2016 pour rejoindre le camp d’Ousmane Tanor Dieng.

Avec l’avènement de l’Acte 3 de la décentralisation entré en vigueur en 2013, les maires des différentes communes d’arrondissement de Dakar passées entre-temps communes de plein exercice, ont cessé d’être des membres d’office du conseil municipal.

De ce fait, à l’issue des élections locales de 2014, seul le maire de la Médina a eu le privilège de siéger et au Bureau et au Conseil de la Ville de Dakar. Ce qui le met, aujourd’hui, dans une position assez confortable pour suppléer le maire Khalifa Ababacar Sall, au cas où il devait y avoir de nouvelles élections.

Toutefois, ses accointances récemment notées avec le régime du président Macky Sall et qui ont amené les plus sceptiques à suspecter une transhumance en douceur, risquent de l’éloigner du cercle restreint du maire de Dakar, si ce n’est pas encore le cas.

Depuis sa malencontreuse sortie au cours de laquelle il a déclaré son probable soutien au président de Rewmi Idrissa Seck, si jamais Khalifa Sall est condamné et donc écarté de la course à la présidentielle de 2019, ses relations avec ses autres camarades dont Barthélemy Dias et Idrissa Diallo ne sont plus au beau fixe.

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