VENTE DE MIGRANTS EN LIBYE : Macky Sall dénonce « le commerce de la honte »

Le chef de l’Etat veut mettre fin au “commerce de la honte’’, en Libye, et traduire les auteurs et leurs complices en justice. Hier,à Abuja, lors de la 2e session ordinaire du parlement de la Cedeao, il a invité les pays membres à avoir une action concertée pour le rapatriement de tous leurs ressortissants.

Pour la première fois, depuis que la chaîne CNN a révélé que des migrants noirs sont vendus en Libye comme esclaves, le président de la République s’est exprimé sur le sujet. Hier à Abuja au Nigeria, à la 2e session ordinaire de l’année 2017 du Parlement de la Cedeao, Macky Sall a exprimé son indignation face à ce qu’il a qualifié de “commerce de la honte’’ qui rappelle l’esclavage.

Convaincu que ces actes ne doivent pas rester impunis, le chef de l’Etat a déjà pris une première mesure. “Le Sénégal a officiellement condamné cet acte odieux ; et ce matin, j’ai demandé au ministre des Affaires étrangères de convoquer le Chargé d’Affaires de la Libye à Dakar pour lui notifier notre réprobation’’, a-t-il révélé.

Macky Sall a promis que le Sénégal va mener le plaidoyer partout où besoin se fera sentir, pour que les coupables et leurs complices soient traduits en justice, mais aussi, que les réseaux soient démantelés. Et pour cela, il compte commencer le travail au prochain sommet Union africaine-Union européenne.

S’agissant des jeunes en difficultés, le chef de l’Etat a déclaré que le Sénégal a déjà rapatrié 2449 de ses ressortissants. Mais il veut une action à l’échelle régionale pour venir en aide à tous ces migrants pris dans le piège libyen. “Avec l’assentiment du Président en exercice de la Cedeao, il serait indiqué que le Président de la Commission engage les concertations nécessaires pour une action coordonnée des Etats membres, en vue du rapatriement de tous nos ressortissants en Libye’’, préconise-t-il.

Avant cette sortie, le Président a été critiqué par l’opposition sur l’indifférence des autorités sur ce dossier. Mamadou Diop Decroix, invité du 20h de la Tfm, a déclaré que le communiqué du gouvernement est honteux, parce que trop laconique. Selon lui, l’impossibilité de fournir des chiffres relatifs à cet exode est la preuve que les gouvernements africains n’accordent qu’une place marginale à cette affaire.

Les grands ensembles pour se protéger de la mondialisation Macky Sall a plaidé, par la même occasion, pour le renforcement de la coopération en Afrique et surtout la constitution de grands ensembles. Ce qui serait à la fois un clin d’œil à l’histoire, avec les empires du Ghana, du Mali, du Dahomey, du Jolof, du Tékrour, mais aussi du réalisme face à l’évolution actuelle du monde.

Le chef de l’Etat est même persuadé que l’Afrique n’a pas une autre alternative. “Seul un grand ensemble ouest africain prospère, intégré et solidaire nous aidera, en effet, à soutenir le rythme effréné d’une mondialisation où s’entrechoquent opportunités, risques et incertitudes’’, a-t-il affirmé. Seulement, cette intégration tant voulu ne saurait se matérialiser, sans la levée de certaines contraintes toujours existantes.

Macky Sall a, en effet, regretté “la persistance de pratiques anormales, telles que les barrières non tarifaires, ainsi que les tracasseries et perceptions indues aux frontières’’.

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