VELINGARA – Migration et extrémisme violent : Les communautés préparées à engager le combat

La Croix-Rouge sénégalaise a recensé 75 familles du département de Vélingara dont les enfants sont portés disparus sur les routes de l’émigration irrégulière. On n’ignore par contre s’ils sont encore on non en vie ou s’ils sont en détention ou ont intégré les réseaux jihadistes.

Pis, 4 enfants de ce département dont 2 de la commune de Vélingara sont dans les liens de la détention pour cause de présomption de connexion avec des réseaux terroristes islamistes. Tous avaient auparavant emprunté les voies de l’émigration irrégulière. Ces révélations ont été faites au cours d’un atelier de partage sur le thème «Migration et extrémisme», organisé par le Comité d’appui aux activités socioéconomiques en Casamance (Casades), en collaboration avec la Fondation Konrad Adenauer.

Il s’était agi pur cet atelier de partager avec les membres de la société civile, les mouvements de jeunes, les communicants, les délégués de quartier, les collectivités locales et les chefs religieux sur ledit thème. Selon Bassa Diawara, secrétaire exécutif de Casades, Vélingara est une zone qui enregistre beaucoup de départs pour l’émigration irrégulière.

Des jeunes qui peuvent faire face à d’énormes difficultés de survie sur les routes et, de ce fait, sont des proies faciles pour les recruteurs des filières jihadistes. Même si, dit-il, il existe aussi des jeunes qui décident délibérément de se radicaliser. Aussi, l’atelier pour objectif, selon M. Diawara, de «renforcer les capacités d’actions et de résilience des jeunes, des communautés, des autorités locales et de la société civile sur la migration et la radicalisation des jeunes».

Selon Boubacar Diarisso, Dr en Sciences politiques, on ne peut pas empêcher les jeunes de voyager car, a-t-il philosophé, «en ce siècle, les richesses iront là où sont les hommes ou les hommes iront là où sont les richesses». Mais M. Diarisso s’est empressé d’ajouter : «Quelle que soit la raison du départ, il faut faire en sorte que nos jeunes ne tombent pas dans l’extrémisme. Pour cela, il faut qu’ils soient éduqués, informés et bien sensibilisés sur le phénomène des migrations et de ses relations avec l’extrémisme violent.»

Comme solutions, l’atelier a proposé de créer un comité d’alerte et de veille qui va avoir en son sein différents profils et couches sociales qui vont faire dans la dénonciation de toutes personnes suspectes, être attentifs aux étrangers qui séjournent dans les communautés, accompagner les jeunes pour des activités économiques en faisant du plaidoyer auprès des collectivités locales pour leur accès à la terre et détecter des signes de radicalisation chez des jeunes qui ont échoué leur tentative de voyager.

En écho, le préfet Abdourahmane Ndiaye, qui a présidé la cérémonie d’ouverture, s’est réjoui de la tenue d’une telle rencontre dans cette localité du fait de sa position géographique ; donc qui n’est pas exempte des risques de se voir mêler au terrorisme ou victime d’actes terroristes.

LeQuotidien

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