Un père de famille a fracassé le crâne de sa copine par jalousie

Pour avoir violé et assassiné sa petite amie Awa Diop, en 2013, Mamadou Sakho alias “Mouhamed Diop’’ risque de passer le reste de sa vie en prison. Le parquet a requis les travaux forcés à perpétuité contre cet homme marié et père de plusieurs enfants.

Une affaire de crime passionnel a été jugée, ce mardi, devant la barre de la Chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar.
C’est Mamadou Sakho alias “Mouhamed Diop’’, un homme marié et père de plusieurs enfants, qui a été attrait pour la mort de sa copine Awa Diop. Vigile de profession, il est accusé de viol suivi d’assassinat et d’actes de barbarie sur cette dernière. La jalousie est le mobile de son crime qui risque de lui coûter la prison à vie.
Le parquet a requis la perpétuité contre le mis en cause. Mais lors de l’interrogatoire d’audience, l’accusé a reconnu partiellement les faits. Des faits partis d’une dispute entre l’accusé et sa défunte petite amie née d’un soupçon d’infidélité. La nuit de la veille de l’assassinat, Sakho accusait la victime de le tromper avec un autre jeune garçon.
Le lendemain, le 15 juillet 2013, Awa s’est présentée à l’immeuble en construction où son amoureux travaillait comme gardien, pour récupérer, comme d’habitude, l’argent pour son petit-déjeuner. La suite est racontée avec horreur par l’accusé. “L’affaire s’est déroulée devant la porte du garage, au rez-de-chaussée. Quand je lui ai remis l’argent pour son petit-déjeuner, elle m’a tourné le dos. C’est en ce moment que j’en ai profité pour l’étrangler. J’ai cogné sa tête contre un mur. Un instant, elle est tombée en syncope.

Ensuite, je l’ai traînée vers les escaliers jusqu’à la chambre située au 2e étage, pour m’éloigner du regard des passants’’, narre-t-il. Et de poursuivre : “Au niveau du 2e étage, je l’ai assommée de coups de brique sur la tête. Elle a beaucoup saigné. Mes habits ont été maculés. Après l’acte, j’ai pris un bain et je me suis changé. J’ai couvert le corps d’un zinc et je me suis enfui.’’ C’est un an après les faits qu’il a été arrêté à Thiès.
Durant sa cavale, l’accusé a eu à séjourner à Kaolack, à Ziguinchor, à Kolda et même en Gambie… Toutefois, Sakho a catégoriquement contesté le viol. “Elle était ma copine. Nous avons été ensemble n’importe où. La violer ne m’a jamais traversé l’esprit. Je n’en avais pas l’intention. J’ignorais même que des préservatifs se trouvaient dans la chambre’’, s’est-il défendu. Et d’ajouter : “Pour le meurtre, j’assume avoir été emporté par la colère. J’ai été dégoûté, car j’ai investi sur elle pendant 3 ans, avant de découvrir qu’elle me trompait avec un gamin.’’
“C’est un crime passionnel’’ Seulement, ses dénégations concernant les violences sexuelles sont confondues par le certificat médical et les constations des enquêteurs.

Dans son procès-verbal d’enquête, la gendarmerie de Keur Massar mentionne avoir relevé des traces de sang et des cicatrices sur les parties intimes de la victime. Le certificat de genre de mort du médecin légiste a attesté qu’elle est décédée suite à des strangulations traumatiques et de violences sexuelles. La défense a plaidé l’acquittement pour le viol, au motif que le certificat de genre de décès attestant que la victime a été violée n’est pas scellé dans le dossier. “Il reste invisible. En son absence, on ne peut pas dire qu’elle a été violée’’, a déclaré Me Fama Dieng.

Pour le reste, elle a plaidé les circonstances atténuantes. “La veille des faits, il s’est rendu compte que sa défunte copine sortait avec un autre garçon. Cela n’a pas empêché la fille de venir réclamer le petit-déjeuner. Il a dépensé tout son argent dans cette famille. Il a agi sous la déception. C’est un crime passionnel’’, a-t-elle plaidé. L’affaire est mise en délibéré au 25 juin prochain.

EnQuete

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