Un an après sa mort, le corps d’Etienne Tshisekedi est toujours dans un funérarium de Bruxelles

Un an après sa mort, le corps d’Etienne Tshisekedi est toujours dans un funérarium de Bruxelles. L’opposant historique « le Tshi », « le sphinx de Limete », comme on l’appelait, est décédé 1er février 2017 en Belgique. Depuis son rapatriement a été plusieurs fois annoncé et plusieurs fois reporté. Les tractations entre les autorités et la famille sont au point mort. Ce matin, ses proches ont organisé  une messe en la cathédrale Notre-Dame de Kinshasa, pour honorer sa mémoire, son parcours, mais surtout les valeurs qu’il incarnait.

C’est le frère cadet d’Etienne Tshisekedi, Mgr Gérard Mulumba, qui a célébré la messe. Il a vanté le parcours d’un homme « guidé par l’amour de son peuple au point de sacrifier ses propres intérêts » au moment où la plupart de ses collègues faisaient plutôt le contraire. Un discours salué par l’assistance : « Le discours nous fait en tout cas du bien. Puis en même temps, j’ai beaucoup de tristesse. Il est toujours resté fidèle à ce que le peuple voulait. Nos politiciens d’aujourd’hui nous donnent vraiment l’impression de ne pas aimer ce pays ».

Au premier rang, les enfants d’Etienne Tshisekedi, quelques compagnons de route et des représentants du rassemblement, mais également des Congolais non partisans, touchés par le combat d’Etienne Tshisekedi pour la démocratie : « Je ne suis pas partisan de l’UDPS [Union pour la démocratie et le progrès social], mais dans un pays il y a des grands personnages qui incarnent l’espoir d’une nation. Et il fut parmi les plus grands dans ce pays. Voilà pourquoi nous sommes venus l’honorer. C’est-à-dire il voulait qu’il y ait un Etat de droit ».

Beaucoup de nostalgie dans la capitale ce matin, un peu de colère aussi vis-à-vis de ceux qui, depuis le décès d’Etienne Tshisekedi, ont quitté le parti : « Malheureusement, certains nous ont quittés parce qu’ils avaient assez combattu à leur avis, et qu’ils se rendaient compte qu’avec la disparition d’Etienne Tshisekedi, ça leur est très difficile de pouvoir tirer un bénéfice matériel de leur combat. Et c’est malheureux aujourd’hui de constater qu’il y a plusieurs messes éclatées dans la ville de Kinshasa ».

Trois messes différentes au total ont donc été célébrées à Kinshasa ce jeudi en hommage à celui que beaucoup voudraient voir élever au rang de héros national. Et selon l’attachée de presse de Félix Tshisekedi, des sympathisants ont accompagné le fils du défunt sur le boulevard du 24-Novembre à la sortie de la messe avant d’être dispersés à coup de gaz lacrymogène. Interrogé par RFI, le patron de la police nationale, le général Sylvano Kasongo, dit attendre un rapport sur la situation avant de se prononcer.

 

Rfi

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.