Un an après le référendum du 20 mars 2016: l’évaluation des 15 points

Un an après le référendum du 20 mars, l’évaluation des 15 points se résume ainsi : des «Oui», des «Non» et des «Oui, mais».

20 mars 2016. Il y a un an, les Sénégalais étaient appelés à se prononcer sur le projet de révision constitutionnelle du Prési – dent Macky Sall.

Un référendum aux allures de Présidentielle anticipée qui a vu la victoire du «Oui» sur le «Non». Pas seulement. Une victoire de la majorité Benno bokk yaakaar sur l’opposition. Lorsque Dakar a dit «Oui», en dépit de la campagne de Khalifa Sall et Cie pour le «Non», ses adversaires comme Mimi Touré à Grand Yoff avaient vite fait de crier à une «revanche». En at tendant que l’élection des hauts conseillers vienne mettre un petit bémol à cette victoire.

C’est dans ce contexte que Manko wattu senegaal va naître, mais encore pour des batailles politiques. Cette vaste coalition de l’opposition pourrait-elle se muer en coalition électorale, considérée comme (seulement) «politique et stratégique» ?

L’affaire Khalfa Sall semble motiver les troupes de l’opposition pour contrer la forteresse Bby aux Législatives. Même si rien n’est encore évident pour ses forces qui devront surmonter leurs égos.

Mais au-delà des enjeux purement électoraux, cet anniversaire est l’occasion d’évaluer ce paquet de réformes constitutionnelles ? Le Président Sall dort tranquillement depuis le 20 mars parce que son mandat a été prolongé de deux ans.

Il a ainsi oublié et éloigné une Présidentielle de 2017 à l’issue incertaine. C’était d’ailleurs le point central de ce référendum. Mais il y a aussi l’autre élément pour consolider sa coalition. Il s’agit de la récompense à son principal allié, Ousmane Tanor Dieng du Parti socialiste par l’effectivité du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) censé «promouvoir la gouvernance locale et le développement territorial».

Ce sont donc 150 hauts conseillers au total pour, sans doute, répondre à la forte demande d’une clientèle politique qui cherchait recasement.

Tout comme «la représentation des Sénégalais de l’extérieur par des députés à eux dédiés» dont le nombre n’a jamais été précisé dans le projet soumis au Peuple. Macky Sall surprend doublement  : 15 députés, mais en plus qui vont s’ajouter aux 150 députés, soit 165 sièges pour l’Assemblée nationale.

Alors que l’augmentation du nombre des membres du Conseil constitutionnel de 5 à 7 a été adoptée par l’Assemblée nationale, dans la pratique, la juridiction compte encore «5 sages», en attendant «la désignation par le Président de l’Assemblée nationale de 2 des 7 membres du Conseil constitutionnel».

Il faut souligner que la question du «renforcement des droits de l’opposition et de son chef» n’est pas à l’ordre du jour, les critères n’ayant pas encore été retenus.

La liste gagnante de l’opposition, le 30 juillet prochain, devrait être décisive. Mais à côté, une autre question qui devait être réglée divise la classe politique et tarde à se concrétiser. C’est «la modernisation du rôle des partis politiques dans le système démocratique», y compris la réduction du nombre de partis qui devrait consacrer une recomposition politique.

Quant à «l’élargissement des pouvoirs de l’Assemblée nationale en matière de contrôle de l’action gouvernementale et d’évaluation des politiques publiques», c’est encore dans la théorie. Peut-être que ce point sera plus effectif lors de la 13ème Législature. Bref, sur les 15 points du 20 mars, certains ont été intégralement exécutés, d’autres en partie ou pas encore.

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