Transhumance vers l’APR, appropriation de la victoire de Macky Sall… : Volée de bois vert des responsables politiques de Ourossogui contre Moussa Bocar Thiam

Moussa Bocar Thiam s’est approprié la victoire de Macky Sall à 86% des voix lors de la présidentielle du 24 février dernier. Les responsables politiques de Ourossogui qui n’ont pas apprécié sa sortie l’ont recadré.

Moussa Bocar Thiam, désormais ex-porte-parole adjoint des Verts, a annoncé samedi dernier son divorce d’avec sa formation, le Parti socialiste. L’édile de Ourossogui a exprimé sa disponibilité au Président Macky Sall, mais n’a pas été accueilli à bras ouverts à l’Apr où il semble ne pas être le bienvenu. En se positionnant comme maître et artisan de la victoire de Macky Sall à 86% dans sa commune, le désormais ex-socialiste s’est mis à dos ses « frères ». Sa déclaration a même frustré plus d’un, à commencer par Djiby Nalla Sy et Ismaïla Dembélé entre autres responsables politiques de l’APR à Ourossogui.

Ces derniers et la jeunesse républicaine de Ourossogui qui, à travers la voix de Mamadou Ngawa Démébélé, estiment que leur maire a perdu toute notoriété dans la ville de Ourossogui. Rappelant à ce dernier que s’il est devenu maire, c’est grâce au Parti socialiste et sa coalition avec l’Initiative pour le Développement (IPD) et le FSDBJ de Mamadou Abdoulaye Dièye. Lecture faite de cette démission, ces responsables rappellent que leur maire n’en est pas à son premier coup d’essai pour avoir déjà annoncé la couleur en 2013, à l’occasion du Conseil des ministres décentralisé de Matam. Les leaders politiques de Ourossogui évoquent une frustration de leur maire qui se mesure aux deux ministre du Ps reconduits dans le nouveau gouvernement alors en poste depuis 2012.Djiby Nalla Sy responsable politique à Ourossogui, Matam, Sport, Politique, Fouta, LVS

Pour Djiby Nalla Sy, il va s’en dire que Moussa Bocar voudra rempiler mais, prévient-il, les responsables politiques de l’APR ne lui laisseront pas libre-court. « Nous nous sommes dit que ce sont les populations locales qui doivent  élire leur maire », indique-t-il. Selon lui, tout porte à croire que des gens tapis dans l’ombre tentent de le parrainer, mais n’arrivent pas à trouver la posture opportune.

« Ce qui est sûr, en ce qui me concerne, c’est que personne ni un mandataire encore moins un quelconque leader fût-il, ne me fera plier derrière Moussa Bocar Thiam », conclut-il.ISMAILA DEMBELE, RESPONSABLE DE L’APR A OUROSSOGUI

Très en verve, Ismaila Dembélé, responsable politique de l’APR à Ourossogui considère la sortie de Moussa Bocar comme un manque de respect vis-à-vis des autres, surtout lorsqu’il prétend être à la base des 86% de voix engrangées par Macky Sall à Ourossogui. Selon lui, l’APR, depuis 2012, gagne dans la ville dans le cadre de la coalition Benno Book Yaakaar. 

L’Apériste, candidat malheureux à l’élection locale de 2014, rappelle que son adversaire, vainqueur du scrutin, n’avait que 1363 voix contre 1311, soit une différence de 52 voix et tout cela, dit-il, « après avoir procédé à un transfert massif d’électeurs » et dans le cadre d’une coalition avec l’IPD de Ibrahima Abou Nguett et le FSDBJ de Cheikh Bamba Dièye. Voilà ce qui, pour M. Dembélé, avait permis à Moussa Bocar Thiam de gagner la ville de Ourossogui et devenir maire de la localité.

Il rappelle, par ailleurs, que lors de la Présidentielle du 24 février dernier, lorsque les populations ont appris qu’il (Moussa Bocar Thiam) était porté à la tête du comité électoral, plusieurs personnes avaient exprimé leur mécontentement et ont failli bouder et voter contre Benno. A l’en croire, il a fallu l’installation d’un comité parallèle dirigé par Djiby Nalla Sy pour récupérer les frustrés. 

Pour l’heure, il faut signaler que les responsables de l’APR s’inscrivent dans l’unité et forment une coalition très solide. « Nous comptons travailler ensemble pour relever les défis à Ourossogui », soutient l’un d’entre eux. Même si cette unité ne serait que de façade en attendant le choc des ambitions, tous se liguent contre le maire pour l’empêcher d’obtenir un second mandat.

Se prononçant sur la démission au Ps de Moussa Bocar Thiam, Ismaila Dembélé parle de décision immature, insensée et précipitée car selon lui, comment un militant du PS, allié à l’APR  peut quitter son parti et parler de soutenir le Président Macky Sall ? C’est vide de sens !

Il n’a pas manqué non plus de prévenir leur édile qui voudra « sûrement briguer un second mandat à la tête de la Mairie de Ourossogui ». M. Dembélé comme Djiby Nalla Sy ont tous les deux prévenus Moussa Bocar Thiam, « qu’il se le tienne pour dit, il sera confronté à l’union des Apéristes». Ajoutant que « même s’ils ne peuvent pas l’empêcher de venir rejoindre leur parti, ils sont certains que l’APR est déjà fort et restera fort avec ou sans Moussa Bocar Thiam ».

Abondant dans le même sens, Mamadou Ngawa Dembélé rappelle « qu’en 2014, Moussa Bocar Thiam a gagné par un transfèrement de voix ». Selon lui, il faut d’abord faire ses preuves au niveau local avant de prétendre à des responsabilités au niveau national.

Dans son bilan, Mamadou Ngawa Dembélé, responsable des jeunesses républicaines de Ourossogui, ne retient que l’emprisonnement des jeunes de Ourossogui en 2015. Ce dernier est ferme : « nous n’accepterons pas que Me Moussa Bocar Thiam soit sur notre liste lors des prochaines locales puisque qu’il a un bilan à défendre ». 

Il nous revient que ses alliés l’ont déjà quitté pointant du doigt sa gestion solitaire, clanique… Ousmane Sy, deuxième adjoint au maire de Ourossogui est toujours en poste, mais il est en froid avec son maire. Elu sous la bannière du PS dans le cadre  d’une coalition, ce militant de l’Initiative pour une Politique de Développement (IPD) a consommé le divorce avec le maire dès le  premier trimestre ayant suivi leur accession à la tête de la municipalité.

Il confie : « je n’ai voté qu’un seul budget ». Depuis lors, il ne s’entend plus avec le maire. M. Sy a déploré le fait que le maire fasse cavalier seul, prenne des décisions unilatérales sans consulter son équipe, le bureau municipal, notamment.  D’ailleurs, précise-t-il, la commune rencontre souvent d’énormes difficultés pour réunir ses conseillers municipaux et voter ses budgets.  

Pour Ousmane Sy, le divorce avec le maire est déjà consommé. Même lors de la Présidentielle, « je me suis allié au deuxième comité électoral dirigé par les autres responsables politiques de l’APR », dit-il.

Ousmane Sy n’est pas le seul dans ce cas. Le premier adjoint au maire, Abdoulaye Mamadou Sy de FSDBJ, a  également pris ses distances avec Moussa Bocar Thiam. Aujourd’hui abandonné par ses premiers collaborateurs, l’édile de Ourossogui se retrouve seul au monde.

 

      Par Djiby DEM

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