Tasse de thé : Quand certaines valeurs font de la résistance…

L’autre jour, j’ai rendu visite à un ami et j’ai été fort soulagé en voyant qu’il s’est attaché les services d’un maître coranique pour enseigner les saintes écritures à ses enfants. Je me suis dit que certaines valeurs que nous ont laissées nos parents subsistent encore.

Dans d’autres maisons, on aurait trouvé des enfants assis devant la télévision, se disputant la télécommande, se bagarrant sur la chaîne de dessins animés à regarder ou s’adonnant à des jeux avec le téléphone de leur maman, le papa ne laissant jamais le sien à la portée de ces diablotins parfois capables de déclencher une guerre mondiale.Le président du Conseil supérieur des maîtres coraniques du Sénégal, Amadou Tidiane Talla

Cette scène qu’on ne voit pas dans tous les foyers m’a rappelé mes années d’apprentissage. C’était il y a bien longtemps, à Saint-Louis du Sénégal. Notre maître coranique, je m’en souviens encore, était très sévère.

Quand mon père était présent, il se donnait un malin plaisir à distribuer des coups de fouet à tout va pour que les versets soient récités à très haute voix de façon à se faire entendre de tout le quartier nord.

Une façon bien à lui de montrer qu’il s’acquittait bien de sa tâche. Mes grands frères, de sacrés chenapans, gardaient une dent contre lui et fomentaient un plan pour lui faire payer ses sévisses.

Un jour, profitant d’une absence de mon père parti à Dakar, ils ont mis à exécution leur dessein. Le maître coranique, aussi ponctuel que le soleil, s’était pointé et s’était empressé d’entrer dans la chambre pour réveiller mes flemmards de grands frères. Mal lui en a pris, car ces derniers lui avaient tendu une embuscade, l’avaient ligoté et fouetté jusqu’à épuisement avant de prendre la poudre d’escampette.

Depuis ce jour, le maître coranique a démissionné et n’a plus voulu mettre les pieds à la caserne. Même pour récupérer son salaire.

Aujourd’hui, beaucoup de parents ont démissionné. Ils ne se soucient que très peu de l’éducation coranique de leurs enfants. Ils préfèrent envoyer leurs rejetons dans des écoles privées, dépenser une fortune pour les fournitures, le transport, le goûter, sans compter l’argent de poche.

Alors que le maître coranique du coin ne demande que 1000 francs ou 2000 voire 3000 francs tout au plus.

Le rêve de tout père est de voir ses enfants réussir un cursus exceptionnel et devenir, plus tard, un cadre de haut rang. Mais il ne faut pas, pour autant, négliger l’enseignement coranique, car il a pour but de transmettre aux jeunes les concepts fondamentaux de l’islam ainsi que les croyances religieuses.

Notre rôle, en tant que parents, est d’incorporer dans le quotidien de notre progéniture la parole d’Allah de manière à ce qu’elle devienne une priorité. Beaucoup de familles ont réussi ce challenge. Je connais même une maman qui a réussi à faire en sorte que ses enfants aiment le Coran grâce à son téléphone où elle a téléchargé les sourates du Saint Livre.

Ces valeurs ne doivent pas disparaître. Apprendre ou faire apprendre le Coran à nos enfants est essentiel dans l’éducation islamique. Il ne faut jamais l’oublier. Ça fait partie intégrante de nos devoirs en tant que musulman.

  Samba Oumar Fall

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