Dieu n’est pas Sénégalais : quand, en 1987, Serigne Cheikh répondait à Selbé Ndom et compagnie…

Le ridicule ne tue plus, et l’exemple des faux prophètes dont pullule le Sénégal l’illustre parfaitement. Seulement, dans ces cas de figure, il reste primordial de rappeler que même si Dieu n’est pas Sénégalais, même s’Il n’accepte pas de devenir l’otage des faux prophètes, il a ses hommes, et qui n’ont rien à voir avec ses commerçants qui s’enrichissent en son nom et sur le dos des braves gens. L’un d’eux, à l’occurrence Cheikh Ahmad Tidiane Sy Al Maktoum expliquait, le 28 Juin 1987 dans une conférence à Keur Dieumb, qu’il y a de ces secrets qui sont entre les mains de Dieu et que celui qui cherche à les dénicher passe pour un transgresseur, aux yeux du Ciel…

Dieu passe sa journée à Touba, déjeune à Tivaouane, dîne à Médina Baye et dort à Ndiassane. C’est l’impression qu’on a, lorsqu’on entend certains Sénégalais parler. Leur assurance, surtout pour les choses relevant du mystique, fait penser aux prophètes. Si, chez nous, il semble y avoir une assemblée d’élites à qui Dieu confie ses secrets.
La preuve la plus flagrante reste les prophéties d’une certaine Selbé Ndom et d’autres d’ailleurs, hommes comme femmes, qui se disent tous marabouts. Des prophéties qui se sont révélées toutes fausses, et qui renseignent sur une chose capitale : Dieu ne se laissera pas prendre en otage par ces farceurs. Car, en effet, il semble que ses « marabouts de la sécheresse » (comme dirait l’écrivain Cheikh Alioune Ndaw) veulent nationaliser Dieu. Chose qui est en parfaite contradiction, d’ailleurs, avec cette sagesse populaire bien sénégalaise qui dit : « Yàlla ñéep lafi neekkal ». Dieu, il est aussi Gambien qu’Algérien…

Mais, comment alors le Sénégalais qui croit à cette maxime peut-il toujours prêter oreille à cette classe de faux prophètes qui lui promet la lune, les étoiles et, dernièrement, la coupe d’Afrique des Nations. Peut-être, l’homo senegalensis fait-il parti de cette race d’êtres humains qui aiment les gourous et les marchands d’illusion.
Le constat parait amer : mais, il en est ainsi. Sinon, pourquoi les maisons des « marabouts » ne désemplissent jamais. Pourquoi, encore, dans toutes les chaines de télé et de radio il existe mille et une émissions où défilent les « boroom rawxaan », « boroom mbóot » et tout autre genre de charlatans qui ne disent pas leur nom ? A la vérité, ces escrocs qui se cachent derrière leur fausse éloquence, leurs beaux et imposants grands boubous, leur chapelet aussi long qu’un serpent se nourrissent de la crédulité de la masse. Dieu, pour la plupart de ces sëriñ, n’est qu’un fonds de commerce. Mais, encore une fois, ce dernier ne se laisse pas prendre en otage ! Dieu fait depuis toujours éclater au grand jour le mensonge de ces pseudos saints. Lors de la CAN, l’un d’eux répondant à un journaliste qui l’interrogeait sur l’issue du match opposant le Sénégal à l’Algérie, disait ceci : « kup baa ngi sama loxo, waxma leneen », « parle-moi d’autre chose, puisque la coupe est entre mes mains. »

Et, demain sera un autre jour. Et demain encore, les fausses prophéties courront les rues. Et, demain toujours, on prêtera oreille et attention à ces dérives. Que dire alors de la leçon de Serigne Cheikh ? Leçon non sue, sûrement… La seule chose qu’on en retiendra sera : « il l’avait dit!»

 

 

           Moussa Seck – laviesenegalaise.com

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