Séminaire international sur la migration : Les droits humains à l’épreuve de la crise migratoire

Un séminaire international sur les droits humains à l’épreuve de la crise migratoire s’est tenu, hier mercredi à Dakar, au Sénégal. Sur initiative de la Médiature de la République, cette rencontre qui prend fin aujourd’hui sert de tribune aux différents représentants des pays de départ et d’accueil des migrants pour voir les voies et moyens à entreprendre afin de trouver des solutions durables et coordonnées à ce problème.

Les migrants à la recherche de l’eldorado entre l’Europe et l’Afrique sont souvent l’objet d’exactions, allant de la servilité à l’esclavagisme, de la maltraitance aux tortures et le plus souvent… au meurtre. En témoigne le Sénégalais Mouhamed Thiam tué au Maroc la nuit de vendredi à samedi dernier et dont le corps sans vie est attendu à Dakar, ce jeudi. De quoi écœurer le Médiateur de la République, Alioune Badara Cissé, qui dénonce ainsi une inégalité dans le traitement et le respect des droits des migrants. «Le droit à la migration est un droit. Nous avons le droit d’aller et de venir, mais de manière régulée, en respectant les droits des Etats. Quand maintenant nécessité semble faire loi et qu’au mépris de toutes les décisions préalables ou préliminaires, parce que de l’autre côté nous avons des Américains, des Européens, des Asiatiques qui vont et qui viennent sans coup férir et qui intègrent nos territoires, sans visas, sans inquiétudes aucune, alors que notre jeunesse est inquiétée.»

Le Médiateur de la République de poursuivre: «le droit d’aller et venir semble se heurter un peu au surnombre dans les pays dits d’accueil. Donc, le seuil de tolérance semble être atteint; d’où certains cas de violence. On a un de nos compatriotes qui nous arrive sans vie demain (aujourd’hui, ndlr) du Maroc. On en a eu ces derniers temps, à la limite, deux ou trois cas par semaine, ce que nous trouvons anormal».

Alioune Badara Cissé propose des pistes de solution pour juguler ce phénomène qui résulterait de l’exode rurale et du manque d’emploi. «Si nous jugulons déjà l’exode rurale, si nous mettons à la disposition de ces jeunes un emploi ou des opportunités d’affaires ou une formation qui débouche sur un emploi, c’est déjà beaucoup de problèmes de réglés». Lui emboitant le pas, Moise Sarr, Secrétaire d’Etat aux Sénégalais de l’extérieur renseigne que «ce sont des actes que nous regrettons parce que la personne humaine est sacrée. Voilà un monsieur qui a été tué dans un pays où nous entretenons des relations assez particulières. Les relations entre le Sénégal et le Maroc sont très séculaires. Des actes isolés ne sont pas à écartés, même si ces actes arrivent, ce sont des actes à regretter. Maintenant, l’action du cabinet du Secrétariat d’Etat est d’enclencher des discutions avec les autorités des pays d’accueil pour qu’on puisse assurer une meilleure protection pour nos compatriotes».

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