« SALL(E) GUERRE A DAKAR »| Comment Khalifa cherche à fragiliser Macky ?

Les communes, majoritairement dirigées par les socialistes, ont entamé une opération de décongestion des voies et des ruelles de Dakar. Si le visage qu’offre certaines parties de notre capitale n’est pas souhaitable, des emplois sont  menacés voire perdus dans la manière de faire. Et pour le sénégalais lambda, c’est Macky qui les combat. Une vague de perception sur laquelle Khalifa nage, en sa faveur.

La guerre, SALL(E) entre Macky et Khalifa entre dans une nouvelle phase. Celle de pousser Macky à la faute, de l’étouffer et de le livrer à la vindicte politico-populaire lors des consultations électorales à venir.Que se passe-t-il sous nos yeux ? Depuis quelques semaines, au nom de la louable lutte contre l’insalubrité dans Dakar, des emplois sont provisoirement ou définitivement perdus.

De Ouakam à Médina, en passant par Grand-Yoff, Grand-Dakar et récemment Biscuiterie, non sans citer le centre-ville, le Plateau, les maires ont, avec l’appui de gros bras sans pitié ni cœur pour les victimes, et la police, nettoient, libèrent, dans la casse, les rues et ruelles de certains quartiers dits encombrés par les occupations anarchiques de petits vendeurs, de gargotières et autres « goorgoorglu ».

Tout se passe, la plupart du temps, en pleine nuit, à partir de 22 heures jusqu’à une heure du matin. Des bulldozers, des bennes et d’autres engins sont mis à contribution, sous la supervision de la police, pour faciliter « le travail de désencombrement » des quartiers de Dakar.Une décomposition de l’Alliance Pour la République des populations désœuvrées, majoritairement électrices ?

Cette opération, à mon avis, vise deux objectifs. Lutter contre l’insalubrité mais surtout mettre Macky en mal avec les populations victimes de cette pratique. Le besoin de propreté se fait sentir dans certains quartiers (populaires surtout) de Dakar. L’occupation anarchique des trottoirs, des abords des marchés, des ruelles et autres endroits à usage publics, est inacceptable.

Par ailleurs, tous ces petits commerçants, ces gargotières, ces tabliers, ces autres…, sont des auto-employeurs qui ne comptent que sur eux-mêmes, surtout, elles-mêmes, pour subvenir à leurs propres besoins, ceux de leurs familles souvent laissés au village. Pour les femmes, c’est une répétition de dire qu’elles sont, incontestablement, des chéfesses de familles. Bravo à nos Braves dames.

Pour les non-sénégalais, les maliens, nigériens, guinéens, qui font dans le commerce des objets d’art, de mysticisme et de fruits ou de café…, le manque à gagner est énorme. Ils ont laissé, à des centaines voire plus d’un millier de kilomètres, familles, parents et amis, à la recherche d’un bonheur au Sénégal. Ils sont majoritairement basés dans les quartiers concernés par le nettoiement.

Récemment, j’ai assisté, par accident, à Grand-Dakar, notamment à « Pack-Lambaye » un marché à tout, qui a créé une insalubrité inconcevable et obstrué la route, une opération de désencombrement. Victimes et riverains rivalisaient de diatribes et de malédictions. Que des victimes vocifèrent, on le comprend, humainement. Mais que les récriminations soient toutes dirigées contre Macky Sall, qui n’a rien à y voir, n’est pas juste. Pour moi.

Ce qui, à mon avis, arrange Khalifa Sall, qui nage sur cette vague de provocation politico-populiste. Une vague de mécontentement social en défaveur du Président. Car dans l’imaginaire populaire, surtout chez certains illettrés, quand ça va, on est content, on ne s’occupe pas de l’acteur de l’aise actuel. Mais quand ça ne va pas, le coupable, c’est le Président, et c’est actuellement Macky Sall.

C’est sociologique. C’est simple. Le message est ensuite divulgué et propagé par les seconds couteaux, les sbires, dans la population. Objectif. Salir l’image du régime et par ricochet, sa première incarnation, le Président Macky Sall… Portera, portera pas, la stratégie est risquée, en ce sens que les sénégalais ne sont plus dupes. Ecoutons juste les émissions radios interactives, on s’en rend compte.

Si Khalifa se fait aveugler par des œillères de « candidat présidentiable », et mène un combat social contre le Président en exercice, le risque est grand. A l’opposé, si les proches, responsables et contributeurs du parti au pouvoir ne se réveillent pas, ne sortent pas de leur arrogance et améliorent leur communication, ils risquent une surprise désagréable. « Satan ment certes, mais il détourne de la réalité ».

Mamadou Lamine BA

Journaliste Blogueur,  ballamine@gmail.com

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