SALAIRES IMPAYÉS, PATIENTS FATIGUÉS, MANQUE DE MATÉRIELS DE SOINS Hoggy, un hôpital à genoux

Le syndicat démocratique des travailleurs de la santé du secteur social a tenu hier une conférence de presse pour dénoncer les difficiles conditions de travail, mais également les mauvaises conditions de vie des malades.

L es travailleurs de l’hôpital général de grand Yoff (Hoggy) sont dans le désespoir. En plus du retard des salaires, ils travaillent dans des conditions difficiles à cause du manque de matériels de soin. Ils ont tenu hier une assemblée générale pour dénoncer cette situation. Ce sont donc des agents très remontés qui ont fait face hier à la presse à la devanture de l’hôpital général de Grand Yoff.Hopital général de grand Yoff

Selon le secrétaire général du syndicat démocratique des travailleurs de la santé du secteur social affilié à la Cnts/fc, les malades ne sont pas bien accueillis dans cet hôpital. En plus de cela, ils ne sont pas mis dans de bonnes conditions. “Nous, nous subissons parce que les malades viennent se confier à nous.

Aujourd’hui, personne n’est satisfait. On ne peut pas avoir un hôpital avec un budget de 6 milliards. Même si ce que l’Etat donne est insuffisant, et qu’on ne parvient pas à régler les problèmes, c’est parce qu’on gère des marchés comme on veut. Des marchés qui ne sont d’aucune utilité’’, peste Cheikh Seck.

A l’en croire, dans chaque coin de l’hôpital, il y a des chantiers. “Si on avait acheté des médicaments pour les malades et du matériel de service, ça n’allait causer aucun problème. A l’heure actuelle, vous avez un rendez-vous en radiologie, en échographie, il faut une semaine.

Ailleurs, on vous le fait sur place. Au laboratoire, les réactifs sont en rupture. Donc où passe l’argent ? Le mois passé, il a fallu faire un découvert bancaire pour pouvoir payer les salaires. Alors que chaque année, les gens demandent à ce qu’on augmente le budget de la santé.  Cette année, il y a une augmentation de 9 milliards, mais rien ne marche’’, fustige-t-il. Avant d’ajouter “qu’il ne faut pas que les gens utilisent l’argent comme ils veulent. Il ne faut pas qu’on donne l’argent aux fournisseurs et qu’on sacrifie les travailleurs. Il faut rationaliser les dépenses. Ce n’est pas normal’’.

Les travailleurs renseignent avoir déposé une plateforme revendicative auprès des autorités du ministère de la Santé et attendent d’être appelés pour des négociations. Les points de revendication reposent sur la carrière des agents (infirmiers, médecins et sages-femmes). Ils demandent également à ce que les critères d’allocation des subventions aux budgets d’hôpitaux soient revus. “Par exemple, l’hôpital de Pikine qui est la deuxième ville du Sénégal n’a que 300 millions au moment où hoggy est à 1 milliard 400 millions ; la polyclinique n’a que 80 millions de subvention. C’est peu.

En même temps, la politique de gratuité de soins est en train de plomber les structures sanitaires. Nous avons constaté que la Cmu doit 15 mois d’arriérés de paiement aux structures sanitaires’’, explique le Sg. Autre point revendicatif, c’est l’octroi de l’indemnité de logement. “Nous sommes les seuls agents de la fonction publique à ne pas bénéficier d’indemnité de logement, alors qu’on nous réveille à 4 heures du matin. A la police, ils ont des indemnités de logement, les enseignants, pareil. Mais nous, nous n’en avons pas. Nous demandons également à ce que notre indemnité de risque soit augmentée et indexée dans les salaires. Il y a aussi le problème des contractuels du ministère de la Santé’’, liste Cheikh Seck.

Pour le secrétaire général de la Cnts/force du changement, Cheikh Diop, les syndicalistes ont déposé une plateforme auprès des autorités. Il s’agit de tenir aujourd’hui une réunion d’information et de remobilisation des bases pour accompagner cette plateforme. “Notre présence s’explique par les difficultés que vit le syndicat dans cette structure hospitalière.’’

      EnQuete

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.