Risque de famine dans le Nord : L’Etat engage son plan d’urgence pour la sécurité alimentaire

Face  aux menaces d’insécurité alimentaire qui pèsent dans les régions Nord, Nord-est et Sud du pays, l’Etat ne croise pas les bras. Le plan d’urgence pour la sécurité alimentaire va distribuer quelques 4600 tonnes de riz  aux couches vulnérables dans les régions de Matam, Tambacounda, Kédougou et Diourbel.

Mody Diop, coordonnateur du plan d’urgence pour la sécurité alimentaire au secrétariat exécutif du conseil national de sécurité alimentaire, un service de la primature qui s’occupe des questions liées à la sécurité alimentaire en a fait l’annonce lors d’un point de presse vendredi à Matam.

Selon M. Diop, le gouvernement du Sénégal a validé un plan d’urgence pour la sécurité alimentaire le 09 mai 2017 et concerne six (6) départements du pays (Matam, Kanel, Bambey, Malem Hodar, Goudiry et Tambacounda).

Ces 6 départements étant identifiés comme ceux qui avaient plus de difficultés en matière d’insécurité alimentaire.

Ainsi, lors d’un conseil interministériel présidait par le premier Ministre, ces départements ont été ciblés pour un plan d’urgence dont le montant de soutien s’élève à environ 4,5 milliards de francs cfa.

Ce plan, selon toujours le coordonateur du Plan d’Urgence de Sécurité Alimentaire (PUSA) a connu un début d’exécution depuis début juillet 2017, avec l’intervention du Programme Alimentaire Mondial (PAM) au niveau de Matam, des bons d’achats alimentaires ont été distribués à plus de 8000 ménages. Au moment où la banque Mondiale faisait du transfert monétaire cash au niveau des départements de Goudiry et Malèm Hodar et dont la valeur est estimée à 5000 frs par ménage avec un plafond de 9 personnes par ménage.

S’agissant des trois autres départements, Kanel, Bambey et Tambacounda, l’Etat s’est engagé à distribuer des vivres, notamment du riz pour secourir les ménages vulnérables.

Les opérations ont démarré à Tambacounda et toutes les communes ont reçu l’intégralité du tonnage prévu, a-t-il fait savoir.

Il faut souligner que récemment, le Conseil national de concertation des ruraux (Cncr) avait fait une alerte sur les risques de famines dans certaines parties du Sénégal compte tenu du déficit en pluviométrie lors de l’hivernage passé.

Le Programme National d’Appui à la Sécurité Alimentaire et à la Résilience (PNASAR), une réponse à l’insécurité alimentaire

 Mody Diop, coordonnateur du plan d’urgence pour la sécurité alimentaire

Se programme se veut en conformité avec les engagements pris par le Gouvernement du Sénégal quant aux politiques et stratégies de Sécurité Alimentaire tant au plan sous régional qu’international (UEMOA, CILSS,  CEDEAO), de même que vis-à-vis des partenaires techniques et financiers (Canada, UE, Japon) entre autres.

Le PNASAR a pour but de « contribuer à l’amélioration durable de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages, notamment les plus vulnérables, ainsi, qu’au renforcement de leurs capacités de résilience, d’ici à 2022 ».

Ainsi, pour faire face à cette situation inquiétante, l’Etat a prévu de distribuer quelques 4600 tonnes de riz destinées à plus de 24 000 ménages, dans les trois départements : Kanel, Bambey, Tambacounda.

Pour procéder aux opérations de distribution dans la plus grande transparence, le conseil a sollicité l’implication des autorités administratives, préfets et sous-préfets de mettre en place des commissions de distribution, comme cela a été fait à Tambacounda.

Le département de Kanel devra bénéficier environ 1420 tonnes de riz qui seront distribuées dans toutes les communes auprès de 8335 ménages au moment où quelques 8729 ménages de Matam bénéficient du soutien du programme alimentaire mondial.

Monsieur Diop qui est également le coordonnateur du système national d’alerte précoce sécurité alimentaire en charge d’évaluer la situation alimentaire du pays et d’alerter en cas de difficultés est revenu sur ce problème pour expliquer comment cette question est gérée par l’Etat et les organisations.

D’après lui, le Comité inter-État de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS) a mis en place un cadre harmonisé qui est un outil fédérateur qui permet d’analyser l’insécurité alimentaire  aigue dans les 17 pays du CILSS et de la CEDEAO.

Pour rappel, des enquêtes ont permis de constater que la zone Ranérou, Podor est une zone à risque. D’abord, ce déficit de pluie notée dans cette zone, mais également le départ précoce des transhumances et le pâturage n’a pas dépassé 10 cm dans beaucoup d’endroit, le tapis herbacé n’est pas bien fourni. A cela s’ajoute aussi l’absence de cru notée par les experts et dont les conséquences sont directement liées aux cultures de décrues qui ne pourront pas se développer facilement. D’où l’inquiétude des experts qui ont relevé ces manquements dans la zone de Podor.

Dans le cadre global pour la résilience, le conseil de sécurité alimentaire a déjà identifié  les 20 départements du Sénégal les plus touchés par ces phénomènes avec récurrence. Il s’agit le plus souvent des régions périphériques situées dans le Nord, nord-est et dans le Sud, Saint Louis, avec Podor, Matam avec ses trois départements, Tambacounda, Kédougou et les départements de la Casamance (Sédhiou, Kolda et Ziguinchor). En dépit des programmes et des interventions qui s’y déroulent, ces départements sont pourtant confrontés aux problèmes d’insécurité alimentaire et de la malnutrition.

      Djiby DEME – laviesenegalaise.com

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