Résistance des économies d’Afrique subsaharienne : Les pays qui résisteraient le mieux à une crise économique

Moody’s a ausculté la résistance des économies d’Afrique subsaharienne : pour l’agence de notation, les pays les plus capables de réagir en cas de crise économique sont ceux qui maîtrisent leurs dépenses publiques obligatoires. Rwanda, Cameroun et Côte d’Ivoire tireraient leur épingle du jeu. Namibie, Maurice et Afrique du Sud sont les pays les plus fragiles, d’après le même rapport. Dans ce classement sur la résistance économique en Afrique subsaharienne, le Sénégal occuperait la 14ème place.

L’agence de notation Moody’s a essayé d’évaluer quels étaient les pays d’Afrique subsaharienne qui surmonteraient le mieux une crise économique et qui seraient donc capables de continuer à rembourser leurs créanciers. Selon un rapport publié le 15 août, c’est le Rwanda qui semble capable de la meilleure résilience budgétaire face à un coup de chien, si l’on en croit Jeune Afrique qui a exploité le rapport.

En effet, ce classement met en avant les pays les plus capables de réagir en cas de crise économique mondiale, en étant capable de continuer à rembourser leurs créances. Et à la tête de ce dernier, on retrouve le Rwanda qui est suivi du Cameroun et de la Côte d’Ivoire.

Selon cette étude, ces trois pays d’Afrique Subsaharienne sont ceux qui peuvent le mieux gérer leurs dépenses obligatoires. Ainsi au Rwanda, au Cameroun et en Côte d’Ivoire, ils peuvent, en cas de choc extérieur, s’occuper des salaires de la fonction publique, des subventions et des investissements.

Le Sénégal se trouve dans le ventre mou de ce classement sur la résistance économique en Afrique subsaharienne. Il se trouve précisément à la 14ème place. Et de l’autre extrémité de ce classement, on retrouve des pays comme l’Afrique du Sud, l’Île Maurice et la Namibie.
Le journal panafricain souligne que l’endettement de la région est nettement plus élevé qu’il y a cinq ans et prive la plupart des gouvernements de la possibilité de soutenir l’activité économique en cas de crise, notamment en cas de chute des prix des matières premières qui sont les grandes pourvoyeuses de devises de l’Afrique subsaharienne.

En cas de fort ralentissement de l’économie mondiale, quels sont les pays dont les budgets résisteraient au choc ? Ceux qui seraient capables d’une plus grande flexibilité en taillant très vite dans leurs dépenses. En effet, explique David Rogovic, vice-président de Moody’s et co-auteur de l’étude, « une réduction des dépenses est souvent moins complexe à mettre rapidement en œuvre que des mesures destinées à augmenter les recettes budgétaires ».

Couper dans les dépenses d’investissements

Comme la baisse des dépenses obligatoires (salaires de la fonction publique et subventions, par exemple) est politiquement très délicate, ce sont les coupes claires dans les dépenses d’investissement qui sont les plus efficaces pour redresser les comptes publics, comme le montre le cas de l’Angola.

Pour faire face à l’effondrement des cours du pétrole en 2014, ce pays a taillé dans ses dépenses d’investissement l’équivalent de 22 % de son PIB entre 2014 et 2016. Cette réduction des investissements suscite moins de protestations puisqu’elle ne touche pas au quotidien des populations, mais elle pénalise le développement à long terme en ce qu’elle retarde l’équipement du pays en infrastructures de base.

En raison de la structure de leurs dépenses, les pays les plus résilients parce que les plus capables de les réduire en cas de graves déséquilibres budgétaires sont le Rwanda, puis le Cameroun et la Côte d’Ivoire, « qui montrent une capacité à réduire leurs dépenses, mais aussi une volonté gouvernementale d’appliquer cette politique ».

Les pays les plus rigides parce que leurs dépenses obligatoires excèdent 80 % de leurs dépenses totales et donc les plus exposés en cas de retournement conjoncturel sont par ordre croissant le Ghana, l’Afrique du Sud, Maurice et la Namibie. L’étude estime que pour l’Afrique du Sud et Maurice, « la structure favorable de leur dette (longue maturité et petite proportion libellée en devises étrangères) compense le risque crédit immédiat provoqué par des dépenses rigides ».

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