Reporters sans frontières dénonce la suspension d’un des premiers sites d’information au Gabon

Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé mardi la suspension par les autorités gabonaises de l’un des premiers sites d’information du pays, après la publication d’un article pointant le manque de moyens dans les hôpitaux.

L’organe de régulation des médias au Gabon, la Haute autorité de la communication (HAC), a suspendu jeudi pour une durée d’un mois Gabon Media Time, l’un des sites d’information les plus visités du pays.

La HAC lui reproche « le contenu mensonger » d’un article publié mercredi et intitulé « Gabon: une fillette de 2 ans renvoyée à la maison faute de lit à l’Institut de Cancérologie ».

Dans son article, Gabon Media Time mentionnait « l’épineuse question de la dégradation du système sanitaire gabonais ».

L’article « regorge de propos et insinuations malveillantes, suspicieuses et tendancieuses », a justifié la HAC dans sa décision rendue publique jeudi.

« Notre seule faute aura été d’en parler avec des mots un peu +durs+ », s’est défendu la rédaction du site d’information, qui affirme qu’elle se conformera à la décision de la HAC.

« Une fois de plus cet organe de régulation apparaît comme une machine à sanctions, piochant dans l’arsenal législatif (…) pour servir les intérêts du pouvoir et empêcher toutes critiques légitimes sur des sujets d’intérêt général », a déclaré mardi Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF.

« Cette suspension arbitraire vient s’ajouter à la douzaine recensée par RSF depuis la création de la HAC par ordonnance en février 2018 ».

Fin juin, l’ONG de défense de la liberté de la presse avait déjà accusé la HAC d’être un « bourreau des médias », après la suspension du journal gabonais Fraternité.

En cause, un article s’interrogeant sur la capacité du président Ali Bongo Ondimba à diriger le Gabon, alors que celui-ci a été victime fin octobre 2018 d’un accident vasculaire-cérébrale (AVC) dont il se remet actuellement.

L’autorité gabonaise de régulation des médias est présidée par Raphaël Ntoutoume Nkoghe, ancien conseiller chargé des relations avec la presse à la présidence de la République.

Petit pays pétrolier d’Afrique centrale, le Gabon est dirigé par Ali Bongo Ondimba, qui a succédé en 2009 à son père Omar Bongo, qui avait accédé au pouvoir en 1967.

 France 24 avec Afp

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