Rejet de sa mise en liberté provisoire confirmé : Khalifa Sall poursuit sa «campagne» à Rebeuss

Le maire de Dakar ne pourra pas battre campagne. La Cour suprême a, en effet, rejeté hier les pourvois de Khalifa Sall et Cie contre l’arrêt de la Chambre d’accusation qui avait rejeté leurs demandes de mise en liberté provisoire.

La tête de liste nationale de Manko taxawu senegaal (Mts) n’aurait battu campagne qu’une semaine si la Cour suprême avait pris le contre-pied de la Cour d’appel de Dakar qui avait rejeté sa demande de mise en liberté provisoire dans son arrêt du 2 mai 2017.

Mais la Chambre criminelle de la Cour suprême, qui statuait hier sur les pourvois formés par Khalifa Ababacar Sall, Mbaye Touré, Amadou Moctar Diop, Ibrahima Yatma Diao, Yaya Bodian et Fatou Traoré, a décidé que le maire de Dakar et ses coinculpés restent en prison. «La Cour suprême, qui a jugé que cet arrêt de la Chambre d’accusation est légalement justifié par des motifs exempts d’insuffisance ou de contradiction et sans aucune violation des textes de loi applicables, a rejeté les pourvois des inculpés demandeurs à la liberté provisoire par un arrêt lu à l’audience et qui sera notifié aux parties dans le délai prescrit par la loi», lit-on dans un communiqué de la juridiction.

A leur sortie de l’audience, les avocats de Khalifa Sall se sont adressés à la presse. «Nous sommes surpris, mais pas déçus. Nous savons que Khalifa a été arrêté dans des circonstances éminemment politiques.

Donc, s’il devrait en sortir aussi, tout le monde s’attend à ce que, même si on y met la forme, que cela soit pour des raisons politiques», a déclaré Me Ciré Clédor Ly.

 Cette «déception» découle, selon lui, de ce que «tous les Sénégalais rêvent d’un Etat de droit et, quelque part, il y aura des hommes et des femmes qui diront non à l’arbitraire et qui diront le droit».

Pour la défense, le point fondamental c’était de savoir si la Chambre d’accusation a violé la loi ou a fait une bonne application de celle-ci. «Si ce point était complètement réglé, Khalifa Sall serait aujourd’hui libre», souligne Me Ly devant des militants et sympathisants du maire de Dakar venus nombreux, mais éloignés de la Cour suprême. Face à cette situation, la défense n’entend pas baisser les bras et compte activer d’autres pistes pour la libération de leur client. «Nous comptons saisir l’ensemble des institutions, des organes, notamment la Cour d’appel qui peut faire injonction aux autorités compétentes afin que les droits de Khalifa Sall soient respectés et que l’égalité de ceux qui concourent aux suffrages des électeurs dans ce scrutin électoral puisse être observée. Nous avons introduit beaucoup d’actions et avons bon espoir que notre client sortira sous peu de la prison», a dit Me Ly.

Le maire de Dakar et ses coinculpés ont été placés sous mandat de dépôt le 7 mars 2017 pour détournement et escroquerie portant sur les deniers publics, faux et usage de faux, complicité portant sur une somme totale de 1 milliard 830 millions F Cfa.

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