Projet Sénégal Dev Bosséa : Le Collectif pour la défense des intérêts du Bosséa soupçonne une tentative de spoliation et d’accaparement de leurs terres

Le Collectif pour la défense des intérêts du Bosséa est monté au créneau pour dénoncer les contours d’un projet dénommé « Sénégal Dev Bosséa », financé à hauteur de 700 milliards F Cfa. Ce projet est signé entre le Groupement d’Intérêts Communautaire (GIC) qui regroupe les communes de Thilogne, Agnam, Oréfondé et Dabia et l’entreprise italienne Owac Engeneering Company.

En conférence de presse, ce mercredi à Dakar, les responsables dudit collectif soupçonnent une tentative d’accaparement et de spoliation des terres du Bosséa. Selon le coordonnateur du Collectif pour la défense des intérêts du Bosséa Aliou Hamady Ba, les contours du projet ne sont pas clairs. A en croire M. Ba, « ils sont marqués en amont par une absence de communication sur le projet avec plusieurs zones d’ombres, notamment sur le nombre d’hectares dont l’entreprise OWAC a besoin au Bosséa, les obligations du GIC dans le cadre de cette convention, le contrat BOOT de 40 ans du projet qui est une forme de spoliation foncière du territoire du Bosséa ».

Pour lui, face aux incohérences notées dans ce projet et la démarche non participative et inclusive des populations, Aliou Hamady Ba soutient que le projet ne pourra pas prospérer car il a été signé en catimini par les maires des quatre communes citées.

Harouna Seck, chargé de communication du collectif abonde dans le même sens. D’emblée, il recadre : « Nous sommes des jeunes du Fouta et nous ne pouvons pas refuser l’émergence dans notre localité ». Cependant, soutient Harouna Seck, « il faut mettre en avant les intérêts des populations et ce projet ne semble pas prendre ce chemin car c’est de la nébuleuse de vouloir céder nos terres pendant 40 ans à des investisseurs étrangers ». Pour lui, la région de Matam étant une zone d’élevage et d’agriculture, l’avenir des populations est incertain…

Rappelant les douloureux événements de Podor, Harouna Sall prévient : « les malheureux événements survenus à Dodel et à Fanaye dans le département de Podor peuvent bien survenir dans la région de Matam au Bosséa, une zone qui regorge d’importants gisements de phosphates. Il faut barrer la route à toute forme de spoliation ou accaparement de nos terres », ajoute-t-il.

Le Collectif pour la défense des intérêts du Bosséa dénonce le refus du président du GIC de se prononcer sur la question foncière du projet et de répondre à leur interpellation. D’ailleurs, le collectif tient à alerter les autorités et les populations à la base sur ce projet de 700 milliards F Cfa avec des zones d’ombres. Les membres comptent ainsi saisir le président Macky Sall, le médiateur de la République et la société civile.

Abdoul BABA

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