Procès pour Terrorisme : Ibrahima Ly écope 15 ans de prison ferme

Arrêté pour des faits liés au terrorisme, Ibrahima Ly a été reconnu coupable du chef d’association de malfaiteurs en vue de commettre des actes terroristes. La décision judiciaire le concernant à l’issue de son procès tenu le 14 février dernier a été rendue ce lundi 9 avril 2018. Il est ressorti du délibéré qu’il a été condamné à 15 ans d’emprisonnement et 15 ans de travaux forcés par le juge. Celui-ci a prononcé son acquittement pour le crime d’acte de terrorisme.

Il faut rappeler qu’Ibrahima Ly a été inculpé pour des faits d’association de malfaiteurs, d’apologie du terrorisme. Devant le juge, il avait contesté les faits.

« Je suis marié avec la petite-fille de Serigne Mansour Barro de Mbour. Avant de revenir au Sénégal, j’étais en Syrie à Rakah. J’y étais pour mes études. J’ai choisi la Syrie pour apprendre leur langue et en même temps le Coran. Je n’ai jamais pensé à combattre qui que ce soit. Je suis parti là-bas pour étudier. J’y ai passé un mois. J’ai fait un mois et quelques jours. Mais une fois arrivé, j’ai regretté. J’ai cherché tous les moyens pour quitter ce pays. Je n’ai jamais parlé de combat, parce que je ne suis pas combattant. On m’a pris des photos pour que je les envoie à ma famille et leur montrer que j’allais bien. J’ai pris des photos avec des armes. Ces gens-là ont pris ces photos et l’ont mises en ligne pour faire de la propagande. J’ai eu un nom qui a été collé sur moi. On m’a dit de prendre un surnom, j’ai refusé. On m’a obligé. J’ai finalement accepté de répondre au nom d’Abu Azam. Je vous répète que (pour) ce qui est de la guerre, je ne suis pas concerné. On m’a demandé à la Dic (Division des investigations criminelles) comment on m’appelait, j’ai dit Abu Azam sans savoir ce que cela signifiait », avait-il dit au juge.

Lors de son procès, une vidéo dans laquelle on le voit faire une déclaration a été diffusée dans la salle d’audience. Au sieur Ly, il est aussi reproché d’avoir incité près de 400 jeunes de la France à aller combattre en Syrie. Il conteste cela. « J’ai dit que chaque personne qui insulte l’islam et le Prophète méritent l’enfer. J’étais tout seul. Si mon but était d’aller combattre, je n’allais jamais en sortir pour revenir au Sénégal ».

« Je n’ai aucune haine contre qui que ce soit »
Né en France le 5 septembre 1983, Ly, agent de sécurité, a été arrêté à la frontière turque. Une vidéo montre le mis en cause en train de féliciter des agents en Syrie. « J’ai fait cette vidéo-là pour m’en sortir, pour jouer un rôle et quitter la Syrie. Cette vidéo fait partie des choses qui m’ont aidé à sortir de la Syrie. J’ai choisi de revenir au Sénégal après ma vidéo. Ces gens m’ont dit que si je retourne en France j’irai en prison et que c’est un pays de mécréants. On m’a dit que je serai mieux ici. Je suis alors revenu au Sénégal pour trouver une stabilité professionnelle et aller voir ma famille. (…). Je regrette profondément d’avoir pris le chemin pour aller en Syrie. La façon de penser est différente de la nôtre. La leur, c’est la guerre », avait déclaré le dénommé Abu Azam.

Il avait présenté des excuses. « Si c’est la vidéo a déclenché sur des jeunes ce désir de partir, je suis désolé ce n’était pas recherché. Moi, je prends Allah en Témoin, je suis entré en Syrie, jusqu’à ma sortie, je n’ai eu aucun contact ni avec mon frère ni avec personne. Mes parents m’ont fait savoir que c’est la vidéo qui les a le plus poussés à partir en Syrie ».

À propos du recrutement des 400 jeunes, il a botté en touche : « Je suis musulman pratiquant. Je prends Allah à témoin. Je n’ai jamais dit à quelqu’un est-ce qu’il a souhaité aller en Syrie combattre. Cette vidéo est montée. On m’a montré cette vidéo. C’est à la Dic que j’ai visionné cette vidéo la première fois. Quand je faisais la vidéo, on m’a demandé de porter une arme. J’ai fait cette vidéo parce que je voulais sortir de Rakah, la Syrie. La vidéo c’était exactement la rançon de ma liberté. Je n’ai aucune haine contre qui que ce soit ni du Sénégal ni envers la France. Je n’ai aucune haine. Je préférais souffrir en prison que de rester là-bas. Ces photos trouvées sur mon téléphone, ont été remises par les techniciens de la Dic. À mon retour, j’ai tourné la page. C’est au Sénégal que j’ai appris ce qui s’est passé en France avec l’histoire de Charly Hebdo », avait déclaré le sieur Ly, le 14 février dernier.

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