Présidentielle 2019 – 20 candidats provisoirement éliminés à cause du parrainage : c’était prévisible

Du jamais vu dans notre jeune République, âgée d’une cinquantaine d’années et qui vote depuis plus de deux siècles. Des candidats à une compétition présidentielle ou leurs représentants, accompagnés de leurs informaticiens, obligés de se relayer devant des juges constitutionnels pour se prêter à un nouveau filtre démocratique dénommé parrainage.

Cette condition nouvellement introduite dans la validation d’une candidature à une compétition présidentielle, fait jaser et menace l’égalité des chances.  Malgré la qualité de l’offre programmatique, beaucoup de prétendants au poste présidentiel provisoirement recalés, sont contraints d’aller revoir leurs copies pour revenir et espérer une décision hypothétiquement favorable de la juridiction constitutionnelle.

Dans un pays où le Président-candidat sortant , Macky Sall, est éternellement en campagne électorale sous les habits d’une tournée économique, au point que ses concurrents ont compris le jeu jusqu’à le suivre pas à pas en essayant de déconstruire son bilan et ses perspectives annoncées. Dans tout cela, le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra), par ses éternels communiqués de recadrage, presque inaudibles, manifestant clairement son incapacité, est apparu aux yeux de l’opinion publique comme une institution faisant dans la dénonciation discriminatoire.

Dans un pays où le Président-candidat sortant, Macky Sall, reçoit au Palais des militants de telles localités du pays (Sédhiou, Tambacounda, Louga, Matam, Guédiawaye, Médina..), ou d’une frange des structures provisoires du parti présidentiel (Cojer, structure des Cadres, celle des femmes…), avec toutes les données d’identification possibles.

Dans un pays où le Président-candidat sortant est presque toujours en avance sur ses concurrents qui passent la presque totalité de leur temps à pondre des communiqués dans les organes de presse, à effectuer des manifestations mensuelles aux allures d’une randonnée pédestre.

Dans un pays où seul le camp du Président-candidat a le fichier électoral et empêche à ses concurrents d’en disposer.

Ce n’est pas trop surprenant qu’il y a un effet pervers digne d’un parrainage pour écarter des candidatures crédibles. Ce n’est pas surprenant que le Conseil Constitutionnel sorte un logiciel informatique pour évacuer provisoirement en trois jours 20 candidats .

Il reste maintenant d’exiger aux sept sages de jouer la carte de la transparence en indiquant clairement les noms des personnes accusées de doublons. Tant il est vrai que la loi a prévu la poursuite de certaines personnes accusées d’avoir parrainé au moins deux fois, tant il faut permettre à une personne de poursuivre le candidat qui a pris ou (recopié) ses données sans son consentement.

Cela ne doit plus être un combat des hommes politiques mais de la société civile qui doit aider des électeurs à sauvegarder leur choix.

           ♦ Ciré Bâ  – laviesenegalaise.com

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