Présentation des Rapports de conciliation ITIE 2015 et 2016 à MATAM : Le secteur minier plus grand contributeur au budget de l’Etat

Le Comité national de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (CN-ITIE), a organisé mardi à Matam une rencontre régionale de présentation des Rapports ITIE portant sur les années fiscales 2015 et 2016.

Cette rencontre a été une occasion pour le Comité national ITIE de partager les principaux résultats contenus dans les Rapports ITIE avec les autorités administratives de la Région, les organisations de la société civile (OSC), les Organisations Communautaires de Base (OCB), les élus locaux, les représentants des communautés, les entreprises présentes dans la zone.

Selon le Président du Comité national, Monsieur Mankeur Ndiaye, L’ITIE est une Norme mondiale qui vise à promouvoir la transparence et la redevabilité dans l’exploitation pétrolière, gazière et minière. Ainsi, depuis son adhésion à l’ITIE en 2013, le Sénégal a pu relever le défi de la publication annuelle, régulière et ponctuelle de rapports contenant des informations concernant toute la chaîne de valeur des industries extractives.

En 2017, le Comité National a produit simultanément les rapports ITIE couvrant les années fiscales 2015 et 2016. Une prouesse qui a été rendue possible grâce à la collaboration dynamique et effective de toutes les parties prenantes concernées, en l’occurrence les administrations, les compagnies pétrolières, gazières et minières, et les Organisations de la Société Civile (OSC). Appelant les acteurs à s’impliquer dans le processus ITIE au Sénégal et à poursuivre leurs efforts dans le sens du renforcement de la transparence et de la redevabilité dans le secteur extractif, ainsi que de promouvoir le développement durable.

Dans son allocution, l’ancien Ministre des Affaires Etrangères, Mankeur Ndiaye a indiqué que les rapports ITIE, outre les flux de paiement s’intéressent à la redistribution des revenus et aux impacts sur la vie des populations. D’où, l’importance pour lui de considérer l’ITIE comme un outil porteur de réformes, de redevabilité, de dialogue et vecteur de riches débats publics sur le secteur extractif.

A cet effet, les rapports ITIE publiés en octobre 2017 font état d’une contribution, pour l’ensemble du secteur extractif, de 118,1 milliards de FCFA pour l’année 2015, et 116, 8 milliards de FCFA pour 2016. Le constat principal est, que le secteur minier demeure le plus grand contributeur au budget de l’Etat. Par exemple, pour l’année 2016, le secteur minier, à lui seul, a généré un montant de 107, 4 milliards, soit 92% des recettes issues du secteur des industries extractives, confirmant ainsi la tendance haussière des contributions des entreprises minières de 2014 à 2016.

S’agissant de la région de Matam, le choix porté sur celle-ci pour l’organisation du troisième atelier de dissémination décentralisé s’explique par un certain nombre de facteurs.

Par exemple, et selon un Rapport 2013 de la Direction des Mines et de la Géologie, c’est dans cette région du Nord que se situent les plus grands gisements de phosphates du pays avec des réserves prouvées, d’une très grande qualité, évaluées à 40 millions de tonnes métriques et des réserves estimées à 100 millions de tonnes métriques.

En attendant, le passage éventuel à la phase exploitation des entreprises aujourd’hui en phase exploration, la SOMIVA (Société Minière de la Vallée) détient l’unique concession minière de la région. La contribution de la SOMIVA s’élève à 1 milliard 42 millions pour l’année 2015, et à 1 milliard 386 millions pour l’année 2016.

Ce qui fait dire à Mankeur Ndiaye qu’ au vu des perspectives de développement du secteur extractif qui s’offrent à la Région de Matam, les pouvoirs publics et les agences de développement doivent appuyer davantage les entreprises locales dans le but de leur permettre de bénéficier plus d’opportunités.

Aussi, le dialogue entre les entreprises et les communautés devraient être pérennisés pour une meilleure prise en compte des préoccupations environnementales souvent invoquées par ces dernières. Il s’y ajoute que le développement local articulé avec l’impact des industries extractives dans la vie des populations reste un défi. Les citoyens établis dans les régions minières fondent beaucoup d’espoirs sur les retombées de l’exploitation minière en termes de contenu local et de formation.

Pour rappel, après avoir publié les Rapports ITIE de 2013 et de 2014 ayant permis au Sénégal de faire des pas importants dans la marche vers la transparence optimale, le Comité national ITIE du Sénégal a rendu public en Octobre 2017, deux Rapports de conciliation portant sur les années fiscales 2015 et 2016.

La publication de ces deux rapports ITIE consacre ainsi, l’attachement indéfectible de l’Etat, des Organisations de la société civile et des entreprises extractives, à maintenir à un niveau élevé, l’engagement résolu à faire de la transparence, une réalité dans la gestion des industries extractives au Sénégal.

 

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