PLUIES DILUVIENNES À KOLDA : Un mort et plusieurs quartiers sous les eaux

De fortes pluies se sont abattues, dans la nuit du jeudi 29 au vendredi 30 juin, dans la commune de Kolda et ses environs. Le bilan fait état d’un mort, de dégâts matériels et de dizaines de sans-abris. L’hôpital régional inondé a reçu le concours de l’armée et des sapeurs-pompiers pour l’évacuation des eaux.

 

Le ciel a largement ouvert ses vannes, ces derniers jours à Kolda. Il était 00 heure, ce vendredi, lorsqu’il s’est remis à pleuvoir dans la commune de Kolda et ses environs. Les pluies ont duré 6 tours d’horloge. La commune a enregistré 69,5 millimètres qui ont été à l’origine de plusieurs dégâts : des maisons et des écoles publiques inondées.

A l’hôpital régional de Kolda, une partie du mur a cédé sous la pression du ruissellement des eaux. “Compte tenu de tous les déchets et de l’eau de ruissellement, le canal d’évacuation de la commune de Dioulacolon qui longe le mur du centre hospitalier régional de Kolda n’a pu contenir toute cette eau. Conséquences : une partie du mur de l’hôpital s’est écroulée et l’eau de ruissellement a envahi quatre à cinq services.

Il s’agit notamment de la pédiatrie, de la gynécologie, de la maternité, de la réanimation et du bloc. Il n’y a pas de pertes en vies humaines ni de détérioration de matériels à noter. Seulement les services sont salis avec la boue qui a envahi les lieux”, explique le directeur du centre hospitalier, Cheikh Mbacké Seck. Malgré ces désagréments notés çà et là, les activités n’ont pas été paralysées au niveau du centre hospitalier.

Car depuis 2 heures du matin jusqu’à 7 heures, les sapeurs-pompiers, les techniciens de surface et les militaires, armés de pelles et de balais, se sont activés pour l’évacuation des eaux, afin de rendre les locaux propres. “A 8 heures déjà, l’essentiel du travail a été fait. Ils ont eu à sortir le matériel des services inondés et procédé au nettoyage et à l’entretien des locaux. C’est-à-dire qu’ils ont procédé d’abord à la décontamination, après le rinçage, le nettoyage et enfin une désinfection finale, puis la réinstallation du matériel.

De 2h du matin à 8h, ils ont pu rendre opérationnels ces trois services d’urgence”, confie Ousmane Diop, technicien hygiène et sécurité environnement de l’hôpital régional de Kolda. Un mort et un jeune électrocuté pendant la pluie Au centre Polyvalent, un des quartiers périphériques de la commune de Kolda, le pire a été noté. Un enfant de six ans est mort noyé. “Sa mère était partie à une cérémonie. Son père, un vigile, était absent. L’enfant se trouvait dans la maison avec ses sœurs.

A un moment, il est sorti de la chambre où il se trouvait pour aller retrouver ses sœurs. Mais avec les pluies diluviennes, il a été emporté par les eaux de ruissellement jusqu’au canal. Remarquant la disparition de leur frère, ses sœurs se sont lancées à sa recherche.

Elles ont retrouvé le corps sans vie dans le canal. Il a été transporté à l’hôpital pour enquête, avant d’être remis à ses parents pour les besoins de l’inhumation”, raconte un témoin oculaire. Ailleurs, à Sinthiang Tountouroung, un homme a eu plus de chance. Electrocuté, il a été évacué à l’hôpital où il a été admis aux urgences. Samba Baldé, habitant du quartier, raconte la scène. “Le monsieur était là gisant par terre. Les gens s’affairaient autour de lui. Mais certains ont été contraints de le laisser là avec ses parents pour courir derrière leurs bagages en train d’être emportés par les eaux de ruissellement.

Dans ce chaos, des poteaux de la SENELEC installés dans ces quartiers ont cédé sous la forte pression de l’eau. A cela s’ajoutent certaines routes de la ville qui sont menacées de segmentation, à l’image de la route de la radio Dunya devenue impraticable, en cette période. Ce tableau apocalyptique démontre le piteux état de la voirie urbaine. Plusieurs quartiers livrés à la merci des eaux de pluie Les eaux de pluie ont entraîné de graves inondations avec toute sa cohorte de désolation.

Alors que les prévisions météorologiques annoncent de nouvelles pluies encore plus intenses, de nombreux Koldois ne savent plus où donner de la tête. Au quartier de Bantanguel, l’eau de ruissellement des eaux venant des quartiers de Sinthiang Tountouroung et de Saré Moussa ont carrément débordé, au plus grand désarroi des victimes. “Nous n’avons pas pu fermer l’œil, parce que nos chambres ont été inondées.

Tous mes documents sont mouillés. Mon matelas et les habits ne sont pas en reste”, se plaint Demba Baldé, enseignant de profession. Son voisin de renchérir : “Si la pluie continue comme ça, vraiment les gens vont mourir. Parce que c’est trop difficile de ne pas dormir et d’aller travailler”.

Dans certains quartiers comme Sinthiang Tountouroung, Sinthiang Idrissa, Hilèle, Gadapara, plusieurs familles ont été obligées d’abandonner leurs maisons livrées à la merci des eaux de pluie, emportant avec elles les objets essentiels. A des endroits, l’eau a atteint des niveaux impressionnants, engloutissant de nombreuses maisons. Sur les visages, la tristesse se lit à mille lieux.

Ces inondations s’expliquent par le fait que la nappe phréatique affleure, alors que les caniveaux font défaut pour canaliser les eaux de pluies vers le fleuve Casamance. Ce qui aurait pu régler la question des inondations.

EnQuete

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