Parrainage des élections au Sénégal – plusieurs leaders de l’opposition arrêtés en marge du vote d’une loi controversée

Les leaders de l’opposition Idrissa Seck et Malick Gakou ont été interpellés ce matin par les forces de l’ordre. Ils se rendaient à un rassemblement interdit devant l’Assemblée nationale, où les députés examinent aujourd’hui le projet de loi controversé qui impose aux futurs candidats à la présidentielle d’obtenir le parrainage d’au moins 1 % du corps électoral.

Le leader du Grand Parti, Malick Gakou, a été appréhendé par les forces de l’ordre aux alentours de 9 h, ce matin, au niveau du Conseil économique et social. Il a ensuite été emmené au commissariat central de Dakar. « Il avait l’intention de se rendre à l’Assemblée nationale pour suivre le vote du projet de loi sur les parrainages, explique Mariama Dianké Diedhiou, attachée de presse de Malick Gakou. Depuis son arrestation, son téléphone sonne dans le vide. »

Au même moment, le chef du parti Rewmi, Idrissa Seck, a été arrêté dans le quartier de la Médina. Lui aussi se rendait à l’Assemblée, afin de protester contre le projet de loi présenté par le gouvernement. « Le commissaire du 4e arrondissement de la Médina nous a intimés l’ordre de rebrousser chemin, indique Diattara Yankhoba, l’un des lieutenants d’Idrissa Seck. Ce que nous avons refusé de faire, au nom de notre droit constitutionnel à marcher pacifiquement. Les forces de l’ordre ont alors procédé à l’arrestation d’Idrissa Seck, avant de lancer du gaz lacrymogène sur les militants. »

Débats tendus à l’Assemblée
L’arrestation de Thierno Bocoum, ancien numéro deux de Rewmi et désormais président du parti politique Agir, a également été arrêté aux abords de l’Assemblée nationale. « Des policiers l’ont embarqué en lui disant qu’il n’avait pas le droit d’être là », précise à Jeune Afrique son porte-parole Souleymane Soumare.

Plusieurs témoignages font état d’un impressionnant dispositif policier dans la capitale sénégalaise. Des heurts entre manifestants et forces de l’ordre ont notamment éclaté dans le quartier de Sandaga et dans le Médina. À l’Assemblée nationale, les débats ont été suspendus pendant une durée de trente minutes, suite à des échange de coups de poings entre députés de le majorité et de l’opposition.
Jeune Afrique

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