Ma plume, une thérapie (Par Cheikh Bamba Séne AHMADA)

Dans un continent où des hommes étaient arrachés à leurs terroirs et acheminés vers d’autres, un continent dont les ressources naturelles avaient été et continuent à être pillées par le colonisateur et d’autres, ce continent où la survie commande, où famine et misère sont au quotidien laissant des enfants mourir sous le regard désapprobateur du pauvre qui devient un simple spectateur dans sa propre patrie.
La politique doit se faire autrement, nous devons la revoir, elle doit être autre  chose que  l’achat de conscience; Elle se doit d’améliorer les conditions scabreuses de la cité afin que chaque citoyen puisse s’y sentir et y vivre convenablement au lieu  se réduire en un simple indolent. Mais malheureusement tel n ‘est pas le cas dans notre pays où les gens sont aveuglés ,affamés par leur propre pouvoir au profit de l’intérêt collectif.
 Chers politiques, vos préoccupations doivent être nos intérêts de tous les jours plutôt que  de nous abâtardir avec vos billets de banque juste pour des circonstances et que  après, vous nous oubliez. Construisez nous des usines qui fabriquent des tissus au lieu de nous donner des t-shirt pour faire votre publicité.
Des infrastructures, il en manque partout dans le pays obligeant vos jeunes à se lancer dans la pérégrination ,arpentant la voie maritime pour aller en Espagne, la voie routière pour l’Italie et qu une fois en Lybie, vos jeunes y sont emprisonnés ,torturés à longueur de journée par des réseaux que vous devriez démanteler comme le font les Etats unis si l’un de leur citoyen est en danger. Nos sœurs, qui rêvant d’un lendemain meilleur ,se retrouvent dans les pays arabes où elles sont violées, malmenées, réduites à des esclaves au moment où vous fêtez la journée de la femme ,nos mamans au villages sont lasses, vieillies par les travaux champêtres, aveuglées par la fumée du feu de bois aux visages toujours constellés de gouttelettes de sueur ,alors que vos épouses ignorent ce qu’est la chaleur dans une cuisine, ne savent pas combien il est difficile d’avoir les reins courbés à longueur de journée sous la pluie et la canicule des champs ,dans les marchés, elles ne s’adonnent pas aux travaux domestiques parce que nos sœurs qui se livrent à l’exode rural croyant que Dakar est le centre du monde, ah Oui !puisque tout y est concentré, font tout pour elles avec de minimes salaires avec lesquelles les attendent au village leurs pères paysans désespérés à cause de l’agriculture infructueuse.
A Diack, mon village natal, les jeunes ont déserté car ils en ont assez des travaux champêtres impécunieux et pourtant, il y a plus de huit entreprises de carrières qui produisent le basalte, mais malheureusement, la quasi-totalité des jeunes n’y travaillent pas, nos terres sont improductives à cause des déchets chimiques, nos champs sont ratiboisés par les exploitants miniers, les maladies pulmonaires nous empoignent à cause de la poussière ,certains de nos parents, à cause des accidents de travail, ont perdu leur vie, et ce sont les mêmes situations désastreuses  dans tout le pays ,dans tous les domaines au moment où vous sillonnez le Sénégal pour des campagnes électorales  avec vos voitures de luxes, les autres se bousculent dans les cars rapides et  sont obligés de se réveiller tôt pour éviter les embouteillages .
Vous avez vos  comptes en banque à l’occident propulsant leur PIB au détriment du notre. Oui ! parce que après vos règnes, après avoir tout  englouti, vous  vous y installerez avec vos familles dans vos châteaux nous laissant de nouveau dans la misère dans nos cases, les défavorisés dans la rue exposés aux intempéries, aux agressions, meurtres et sacrifices.
Vous y avez vos propres médecins qui vous consultent ,nous, nous faisons la queue devant les centres de santé qui manquent  de tout, les malades sont à terre et passent la nuit dehors parce qu’il y a un énorme surcharge dans les hôpitaux.
 Vos enfants étudient dans les prestigieuses écoles et reviendront nous diriger car nous avons étudié dans des écoles publiques avec des classes pléthoriques, dans des abris provisoires, des grèves intempestives secouent le système éducatif qui est malade.
 On fête l’excellence de l’école  alors que les correcteurs et les surveillants  aux examens tardent à recevoir leur convocation, des fuites à des examens et concours à cause de certains qui ont failli à leur responsabilité morale et intellectuelle. Les enseignants ruinés par les banques, on les payent tardivement alors qu’ils se sont sacrifiés nuit et jour pour qu’il y ait une éducation de qualité, l’argent qui devrait être investit dans les différents secteurs  est   utilisé dérisoirement, des milliards sont gaspillés alors que vous nous parlez d’équité, d’égalité, d’éthique, des  droits humains; c’est antinomique  dans notre cher Sénégal de Cheikhoul Khadim, de El hadj Malick, Cheikh Ibrahim et tous ces hommes de vertus   qui nous ont légué les valeurs de dignité de solidarité, d’honnêteté.
Chers compatriotes, l’heure est à la reconstitution d’un pays fondé sur des valeurs que nous ont laissées ces érudits et non  sur des systèmes politiques dont la vocation  a été usurpée. Combattons nous pour mettre fin à la politique politicienne qui a ruiné  ce qu’il y avait de valeurs cardinales. J’ai entendu l’un des députés dire que la jeunesse du pays doit être aux avant-gardes pour freiner et inverser la courbe calamiteuse sur laquelle le destin de toute une génération est plongé. Oui, mais nous en avons assez de vos discours embellis, de votre rhétorique qui corrompt les esprits immatures et indécis que vous utilisez à l’approche des élections, mais que une fois après ,ils ne vous verrons que de visu ou dans certains  médias qui font votre promotion.
Nous serons plus vos compères de circonstances lors de vos campagnes électorales parce que les oiseaux qui ne sont pas de même plumage ne volent pas ensemble .
Combien de jeunes qui se sont combattus pour vous avez vous sacrifiés ? Combien de compatriotes avez vous laissés dans les prisons mourir à cause  des conditions inhumaines dans ces prisons? Alors qu’ils ne sont victimes de rien et pourtant, vos milliards volés seront sauvés,pourquoi ? Parce que nous sommes le « Sénégal du pauvre » qui ne mérite pas de considération à vos égards, qui est flatté juste pour sa carte d’électeur, qui n’a pas droit à la parole quand sa liberté est menacée ,quand ses droits sont bafoués.
Nous n’acceptons plus d’être des « moutons de Panurge » dirigés aveuglément par des gens qui ne sont pas conscients des énormes mortifications, des avanies, des conditions altérables  que vit le citoyen.
L’heure est pour chaque citoyen d’apporter sa propre contribution au développement de notre nation pour qu’elle soit   au concert des patries où le citoyen jouit de tous ses droits civiques, à la liberté d’expression, au bonheur collectif où le citoyen n’est pas  opprimé.
Combattons nous pour que nos frères et sœurs qui vivent dans des conditions difficiles au Sénégal et à l’étranger à l’image de mon cousin OUNTOU NGOM dont sa destination nous fut inconnue cela fait douze ans. Notre cher ami BAMBA DIONE dont on garde toujours espoir qu’il est vivant, lui qui nous a quitté depuis le 9 Décembre 2017 et qu’un coup de téléphone nous a informé qu il est décédé en Lybie. Il faut que les jeunes soient libérés des discriminations, des tortures, qu’ils aient des moyens, des emplois pour pouvoir s’épanouir afin qu’ils aient un lendemain meilleur.
Il serait plus judicieux que chacun soit conscient que l’Etat, c’est nous et que l’intérêt général doit prévaloir. Arrêtons les conflits personnels et cogitons sur ce que deviendra notre Nation.
Chers compatriotes, je terminerais par ces propos de  mon illustre guide, serviteur du Prophète Mouhamed (PSL), Cheikhoul Khadim : »La paix est avec celui qui suit le droit chemin ».

Cheikh Bamba Sene AHMADA
    Seneahmada@gmail.com
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