PAPE DIOP en zone de tempête

Des responsables de la Convergence démocratique Bokk Gis gis sont montés hier, jeudi 15 juin, au créneau pour se désolidariser de la décision de leur parti d’aller aux législatives dans la liste de la Coalition Gagnante Wattu Senegaal dirigée par le Parti démocratique Sénégal (Pds). Regroupés au sein d’un Comité de veille pour le respect des principes et de l’éthique (Crepe), ces camarades de Pape Diop qui se réclament membres fondateurs de Bokk Gis Gis ont annoncé qu’ils croiseront les bras et ne battront pas campagne pour la Coalition Gagnante Wattu Senegaal.

La tempête de protestation qui secoue les partis politiques depuis la publication des listes de candidats à la députation est loin de se calmer une semaine après. En conférence de presse organisée hier, jeudi 15 juin, des responsables de la Convergence démocratique Bokk Gis Gis sont montés au créneau pour exprimer leur désaccord avec la décision du président Pape Diop d’aller aux législatives du 30 juillet prochain dans la liste de la Coalition Gagnante Wattu Senegaal dirigée par le Parti démocratique sénégalais (Pds).

Regroupés au sein d’un Comité de veille pour le respect des principes et de l’éthique (Crepe), ces responsables qui se réclament membres fondateurs de Bokk Gis Gis et du comité directeur de ce parti accusent formellement leur président Pape Diop d’avoir hypothéqué leur parti pour des raisons liées à un agenda politique caché. Il s’agit entre autres de Yakhya Ndoye, président de la Commission communication et culture, Mohamed Ayib Daffé, responsable politique à Yoff et Secrétaire administratif des cadres, d’Abdoulaye Seck, administrateur du parti, de Ndoye Dior Ndong, responsable politique à Pikine et Aminatou Fall Diallo, 2e adjointe au maire de Ouakam et épouse du maire Samba Bathily Diallo pour ne citer que ceux-là.

Face à la presse, ces contestataires ont clairement annoncé leur décision de croiser les bras et de ne pas battre campagne pour la Coalition Gagnante Wattu Senegaal. Mieux, ils ont également annoncé la tenue dans les jours à venir d’une caravane «Leeral» pour informer tous les militants de Bokk Gis Gis à la base que leur parti n’est pas engagé dans cette élection contrairement à ce qui est dit. «Cette décision d’aller à ces élections dans la liste du Pds est l’oeuvre de certains membres de notre parti, en violation des textes de notre parti. À la sortie du dernier comité directeur tenue le 26 avril dernier, la première option pour ces législatives était d’y aller dans la grande coalition de l’opposition Manko Taxawu Senegaal et en cas d’absence d’accord, d’y aller seul pour marquer notre empreinte en tant que parti politique. Mais, c’est avec une grande surprise que nous avons entendu à travers la presse que notre parti ira à ces législatives dans la liste du Pds sans aucune consultation préalable des instances de notre parti. Cette décision est sans fondement. En plus, ce n’est rien d’autre que du «Yobaléma» parce que notre parti n’a signé aucune convention encore moins un mémorandum d’entente avec le Pds au sujet de ces législatives», a dénoncé Abdoulaye Seck, administrateur du parti.

Prenant la parole à son tour, Yakhya Ndoye, président de la commission communication et culture, responsable politique à Yoff a commencé par dénoncer l’attitude de mépris du président de Bokk Gis Gis envers les responsables du parti. En effet, selon lui, ce dernier, à la suite de sa décision d’engager le parti sur la liste du Pds, n’a même pas jugé utile de les informer des personnes désignées pour représenter Bokk Gis Gis mais c’est par voie de presse qu’ils ont été informés. Se prononçant sur leur sortie, il a tenu à préciser qu’«il ne s’agit pas d’une contestation des investitures sur des bases personnelles mais sur les bases des statuts et du règlement intérieur du parti. « Nous ne contestons pas le fait que dans toute organisation, il y a un chef qui a un pouvoir discrétionnaire mais il faut distinguer ce pouvoir de l’arbitraire».

Abondant dans le même sens, Mohamed Ayib Daffé a décrié pour sa part le pilotage à vue dans le parti qui, selon lui, n’est plus Bokk Gis Gis mais «Bena Gis Gis». «Pape Diop a été mandaté par le bureau politique pour mener les négociations avec les responsables de la grande coalition de l’opposition Mankoo Taxawu Senegaal, il n’a pas reçu un deuxième mandat pour négocier avec un quelconque parti. Mieux, le bureau politique ne lui avait pas donné mandat d’organiser les investitures qui est une compétence dévolue à une autre instance de notre parti» recadre-t-il. Auparavant, lisant le texte liminaire, Aminatou Fall Diallo, 2ème adjointe au maire d’Ouakam a dénoncé la « gestion informelle, solitaire et opaque » de la participation de leur parti à ces législatives du 30 juillet par le président Pape Diop qui, selon elle, n’est pas accessible pour ses propres pairs du comité directeur mais aussi concentre tous les pouvoirs entre ses mains.

Sud Quotidien

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.