Occupation des locaux de Yavuz Selim : MAARIF fait sa rentrée lundi

Après plusieurs discussions non concluantes, le gouvernement a décidé «d’offrir» les écoles Yavuz Selim à la fondation Maarif, qui va faire sa rentrée lundi, en faisant fi des procédures judiciaires pendantes.

C’est la fin de la récréation. Après des semaines de négociations harassantes, de propositions et de contre-propositions rejetées, l’affaire Yavuz Selim se dénoue de manière spectaculaire. L’Etat, qui a longtemps affiché sa volonté de trouver un consensus avec l’administration de Yavuz Selim Sa, a décidé d’ouvrir les ex-écoles turques à la fondation Maarif, qui va faire sa rentrée lundi à Dakar. A Ziguinchor et Saint-Louis, les responsables de Maarif se sont présentés au personnel pour leur annoncer qu’ils sont les nouveaux repreneurs des établissements. En d’autres termes, le transfert «forcé» des établissements Yavuz Selim est acté. C’est une divine surprise, si l’on sait que le gouvernement avait introduit un rabat de délibéré auprès du juge des référés près le Tribunal hors classe de grande instance de Dakar. Lequel avait été saisi par l’Agent judiciaire de l’Etat pour mettre sous administration provisoire ces écoles par la fondation Maarif.

Avant qu’il ne renonce à sa procédure d’assignation. Est-ce un coup de bluff ? A travers cet acte, le gouvernement a montré qu’il n’a jamais renoncé à sa volonté de confier les écoles Yavuz Selim à la structure turque, et de matérialiser cette spoliation, qui charrie beaucoup de polémiques et d’incompréhensions. Alors qu’avant hier, il avait appelé à l’ouverture de nouvelles négociations après avoir rejeté la «sénégalisation» des écoles de Yavuz Selim Sa, qui avait déjà baissé les bras en reconnaissant avec regrets la fermeture de ses établissements où se sont déjà inscrits plus de 3 mille élèves. Maarif fait sa rentrée ce lundi, mais ne va pas entrer en classes avec des certitudes. Car, les parents ont toujours été réticents à confier leurs enfants à cette fondation. C’est une nouvelle aventure, qui commence pour cette structure dont l’expérience s’est avérée être un «échec total» au Pakistan et avait contraint les autorités académiques d’Islamabad à fermer les écoles dont elle avait hérité dans les mêmes conditions qu’au Sénégal.

Il faut savoir que ce rififi est provoqué par la décision de l’Etat de céder ces écoles turques à la fondation Maarif mise en place par le gouvernement turc au lendemain du putsch manqué contre Recep Tayyip Erdogan. Favorable à cette option au départ, le gouvernement avait face à l’intransigeance du Conseil d’administration de Yavuz Selim. Lequel l’avait contraint à abandonner cette option avant qu’il ne propose leur placement sous administration provisoire.

Elle sera rejetée par Yavuz Selim Sa, qui a fait une contre-proposition pour essayer de résoudre définitivement cette crise dont les contours judiciaires ne sont pas totalement dévoilés. Le gouvernement du Sénégal, par le biais de l’Agent judiciaire de l’Etat, avait saisi le juge des référés du Tribunal régional de grande instance hors classe de Dakar pour demander à ce que la fondation turque Maarif puisse administrer les écoles Yavuz Selim. En lieu et place d’une assignation en bonne et due forme, l’Etat avait servi une assignation à mairie. Informé des manœuvres de l’Etat au niveau du Tribunal régional, le groupe Yavuz Selim avait lui aussi introduit un rabat du délibéré, qui sera accordé par le juge.

B. Sakho – LeQuotidien

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