NON-ÉCOULEMENT DU RIZ ENTIER LOCAL – Les Sénégalais et leur amour du riz brisé indisposent

Mame Birame Ndiaye et Charles Large, deux acteurs de la filière riz, invitent les Sénégalais à consommer le riz entier local qui est de meilleure qualité que celui brisé. Pour eux, les consommateurs doivent se départir de cette habitude de manger du riz brisé qui n’est qu’un sous-produit.

Le riz entier produit au Sénégal peine toujours à trouver preneur. Lors de la dernière réunion du comité de commercialisation du riz tenue il y a quelques semaines, le ministre du Commerce Alioune Sarr avait pris, séance tenante, la décision de suspendre l’importation du riz entier sous toutes ses formes.

Si le gouvernement a pris cette décision, c’est pour permettre d’écouler les 6212 tonnes de riz blanc qui se trouvent stockés dans les rizeries et les 3 000 autres entre les mains des commerçants. Mais le “non-écoulement du riz entier est lié à un problème culturel”, se désole le Point focal de l’antenne Veco West Africa au Sénégal. D’après Mame Birame Ndiaye, qui s’exprimait avant-hier en marge de l’atelier de consolidation de la représentativité des différents collèges du Comité interprofessionnel du riz (Ciriz), si le riz entier local n’est pas vendu, c’est parce que “nos braves femmes préfèrent le riz brisé”.

La consommation du riz brisé en lieu et place du riz entier est une particularité bien sénégalaise, reconnaît Charles Large. Selon le secrétaire général du Ciriz, dans tous les pays du monde, les populations consomment le riz entier qui est meilleur que celui brisé qui n’est qu’un “sous produit”.

Ainsi, M. Large appelle le consommateur sénégalais à faire un effort pour changer ses habitudes alimentaires. Toutefois, pour pousser les consommateurs à accepter de changer, Mame Birame Ndiaye note que les acteurs de la filière ont un énorme travail de sensibilisation et de promotion à faire pour que le riz entier puisse pénétrer le marché. Norme qualité pour le riz Sur un autre registre, le point focal de Veco West Africa au Sénégal indique que le Ciriz doit tout faire pour parvenir à “définir une norme qualité du riz pour les consommateurs”. “C’est une norme qui doit être partagée par l’ensemble des acteurs pour satisfaire les préoccupations des consommateurs”, renchérit-il. Même si une norme qualité n’est pas encore mise sur pied pour différencier les produits, Charles Large est d’avis que “le riz entier est en train de prendre le dessus sur les autres qualités de riz qui sont en réalité des sous produits”. D’ailleurs, le riz brisé se raréfie avec l’amélioration des chaînes de transformation.

Selon M. Large, la performance des rizeries a fait que le riz est, aujourd’hui, devenu plus propre et qu’il n’y a plus de mélange de plusieurs qualités de riz dans un même sac. Par ailleurs, pendant deux jours (6 et 7 avril) les acteurs de la filière qui se regroupent dans le Ciriz  vont échanger sur les moyens de consolider cette structure pour une “production régulière du riz”, sa “transformation correcte pour le mettre sur le marché”.

EnQuete

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