MOUSSA SECK : Une oasis « Au désert d’une existence »

Dans l’univers des mots, la plume de Moussa Seck est intarissable. Ecrire c’est son pain quotidien, histoire de coucher sur la feuille quelques unes de ses réflexions existentielles. « Maam Booy », ce surnom suffit à mesurer la sagesse de l’homme. Moussa Seck n’a pas encore atteint l’âge des grands pères, mais son esprit a voyagé aussi loin. Comme le dit l’adage : « la valeur n’attend point le nombre des années ».

Un voyage spirituel, un voyage poétique, qui l’a mené jusqu’Au désert d’une existence, son premier recueil de poèmes, publié aux éditions Harmattan. Des débuts prometteurs pour le jeune homme de 23 ans, qui vit sa première année au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI).

Sa démarche dynamique et son sourire le caractérisent et le distinguent de ses camarades. Mais ce ne sont pas ses seuls traits distinctifs. Sa chevelure, identique à celle des « Baye Fall », trône au-dessus des Cestiens. Une chevelure qu’il aime garder toujours aussi touffue, car dit-il: «Je déteste avoir la tête vide. Et je me sens moche sans cheveux».

Entre l’écriture et Moussa Seck, l’histoire d’amour a commencé au lycée. Les cours de philosophie en classe de terminale ont joué le rôle de prise de conscience, et la machine à écrire était lancée. « Grâce à mes cours de philosophie, j’ai pris conscience de l’écriture existentielle. C’est à partir de là que j’ai compris qu’il fallait donner une orientation existentielle à l’écriture », confie-t-il. Né à Rufisque il y a 23 ans, Moussa Seck a grandi à Mbao. Avant d’intégrer le CESTI, il a fait deux ans au département de Lettres modernes à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar. Là-bas, il a pu taquiner les écrits des grands auteurs qui l’ont influencé : Baudelaire, Rimbaud, Mallarmé. Mais ce ne sont pas les seuls à l’inspirer au moment de noircir les pages. Cheikh Ahmadou Bamba, et El hadj Ibrahima Niass sont aussi ses références, eux dont les écrits sont « intenses ». Ces références témoignent d’une grande intelligence.

Une qualité reconnue par ses amis, et ce n’est pas la seule. « Il est intelligent, et même parfois trop. Il est gentil et bien éduqué. Même s’il est parfois dans les nuages, il vit sa vie simplement », indique Aminata Dieng. Une autre de ses amis, Léna Sène juge que « Moussa est sympathique et très drôle. Il est très sérieux. J’admire sa capacité à interpréter les choses ».

Le témoignage d’une solitude

Ce recueil de poèmes, est le fruit d’une longue introspection, mais aussi d’une observation de son milieu. Son regard sur lui, sur les autres, ont permis de développer un thème très présent dans la vie des hommes : la solitude. Moussa Seck considère cet ouvrage comme le témoignage d’une solitude. « Si en me lisant les Sénégalais, les hommes en général, se sentent concernés, c’est parce que je parle d’une chose commune à tous; le concept existentialisme est en effet général, mais je l’ai particularisé », témoigne-t-il.

Au désert d’une existence est un premier enfant né de sa passion pour la plume. Le jeune homme, toujours le sourire aux lèvres, est content d’avoir réalisé un rêve. « Je suis joyeux. On l’est toujours quand on réalise une chose, aussi minime soit-elle. Je ressens même une satisfaction spirituelle. Mais je suis anxieux aussi, parce que je ne sais pas comment le lectorat va accueillir cet ouvrage », ajoute le poète.

Parmi ce lectorat, il y a Djiby Dem, son camarade de promotion. Sa satisfaction est grande. « Cette ouvrage permet de découvrir l’ouverture d’esprit de l’auteur, son intelligence et sa culture générale très riche, puisqu’il traite de tous les sujets existentiels et même métaphysiques », témoigne-t-il. La poésie est pour Moussa Seck l’expression de la beauté, qui est l’un des objectifs ultimes de la poésie. Mais pour « Maam Booy », la poésie et la prose ont le même essence : faire jaillir le beau à travers les mots. Mais lui se sent plus à l’aise avec les vers.

Cependant, il juge que « la différence entre la poésie et la prose n’est pas grande. Il y a de ces proses qui sont aussi belles que certaines poésies (…) ». Même s’il est heureux, Moussa sait que le chemin est encore long. Même s’il est heureux, il n’est pas pour autant satisfait.

Pour lui, la satisfaction ne viendra que quand il aura atteint la perfection. Or, il concède sans demi mesure que « la perfection n’est pas de ce monde ». Mais l’homme n’a pas que des qualités. Aminata Dieng le considère comme « quelqu’un de nerveux, même s’il ne le montre pas. Il ne faut jamais commettre l’erreur de le fâcher », confie la jeune fille.

Avec sa plume, Moussa Seck essaie de guider ses lecteurs vers l’univers de ses vers. Dans l’univers des mots, il prêche pour que les gens continue de s’abreuver à la source, même Au désert d’une existence.

Par Oumar dit Boubacar Wane NDONGO

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