Me El Hadji Diouf à Paris : « Le procureur se fait porte-parole de l’Apr. L’image de notre pays serait ternie,si le Maire de Dakar est envoyé en prison ».

C’est depuis son bureau à Paris, que Me El Hadji Diouf, avocat à la Cour, a réagi à la convocation de Khalifa Sall, devant le Doyen des juges. L’avocat du Maire de Dakar ne doute pas que l’innocence de son client « sera enfin reconnue » par « un vrai juge, un juge qui n’est pas corrompu ». Il se dit même « confiant de voir Khalifa Sall briguer le suffrage de son peuple ».

Me Diouf doute de l’impartialité du parquet, qui a conduit l’enquête sur l’affaire dite de la caisse d’avance. L’avocat se décharge sur Serigne Bassirou Guèye : « Le procureur n’a pas mené une procédure sereine. Tout ce qu’il fait c’est au nom de l’exécutif. » Sans manquer de dénoncer une nouvelle fois les « fuites à charge dans la presse » de nombreux éléments de l’enquête sur l’affaire de la caisse d’avance. « Des journaux appartenant à des ministres d’Etat ont été mis à contribution dans la conspiration. Nous avons tous assisté à un lynchage médiatique. Ce lynchage médiatique est orchestré par des organes de presse appartenant à des ministres. Ces fuites sont déloyales, tout est programmé. Cela veut dire qu’il y a des violations insupportables du secret de l’enquête. Les procès-verbaux (Pv) d’audition ont été publiés dans la presse. C’est catastrophique », tempête Me El Hadj Diouf.

Selon lui, le procureur n’a pas pu démontrer la réalité des infractions poursuivies. « Il ne faut pas s’amuser avec la liberté des gens. Cette affaire de caisse d’avance, ça a commencé comme une conspiration. Ça finit devant le juge. Il faut arrêter. Khalifa Sall est le premier magistrat de notre capitale. Il dirige la Ville avec sérieux, compétence et transparence », plaide Me Diouf. L’avocat se déclare persuadé que « l’image de notre pays serait ternie, calomniée et dénigrée, si le Maire de Dakar était envoyé en prison. »

Selon lui, le parquet a lancé la procédure contre Khalifa Sall « uniquement afin de le détruire politiquement ». « Khalifa Sall est un candidat potentiel à la prochaine élection présidentielle. Laisser un candidat présidentiel exercer ses droits serait tout simplement un acte de courtoisie républicaine. La courtoisie républicaine voudrait qu’on laisse tout le monde compétir. C’est ça la démocratie et l’Etat de droit. Cela veut dire aussi que la politique, ce n’est pas la guerre », estime l’avocat à la Cour. Il ajoute : « Le procureur se fait porte-parole de l’Apr alors qu’il est magistrat. Tout le monde a entendu le procureur de la République. Il a montré que la convocation de Khalifa Sall à la Dic était une décision de l’exécutif. Le procureur exécute des ordres de l’exécutif. C’est le bras armé du pouvoir! »

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