Matam – Un grand projet industriel de MDI Technologies « bloqué » dans la commune de Ogo

C’est un projet industriel annoncé depuis octobre 2017 dans la région de Matam, qui tarde toujours à voir le jour. L’entrepreneur originaire de la commune de Ogo, au village de Thiancone Hiraye dit « être bloqué par la Mairie pour faute d’affectation de terres ». Mamadou Diop déplore également un manque de soutien de l’Etat. Du côté de la mairie on invoque l’absence de procédure.MDI Technologies Sénégal

Le projet industriel de MDI Technologies à Ogo, entreprise française dirigée par le franco-sénégalais Mamadou Diop, originaire de Thiancone Hiraye n’est pas encore concrétisé. D’un coût estimé à un milliard de francs Cfa, il devrait réduire le chômage des jeunes et profiter aux populations, si l’on en croit l’entrepreneur. Mais, il reste toujours en l’état, car le PDG contacté par téléphone a confié qu’il est sans nouvelle pour l’acquisition des terres suite à sa demande qui a duré plus an. Par conséquent, lui et son équipe ne peuvent pas avancer. «Aujourd’hui, nous sommes bloqués par la mairie qui reste absente et ne délivre aucun document», a regretté Mamadou Diop. Dans sa déclaration, il fait part de son souhait de faire changer de visage de la région de Matam qui souffre d’un manque criard d’infrastructures sociales de base, mais également de perspectives pour les jeunes. «Nous voulons investir à hauteur d’un milliard et amener des investisseurs, développer des usines dans la région afin de créer des emplois pour la jeunesse », a soutenu l’homme d’affaire. Selon Mamadou Diop, le village de Thiancone Hiraye a approuvé l’octroi à son entreprise des terres afin de faciliter son implantation après le démarrage de leurs activités à Dakar depuis un an déjà. Mais, la mairie qui doit faire une délibération n’a toujours pas réuni le conseil municipal pour approuver la demande. MDI a, en effet, exprimé auprès des autorités municipales un besoin de 500 hectares que les populations de Thiancone Hiraye ont localisé dans une partie de leur village, mais la décision revient à la Mairie de Ogo qui a les prérogatives de délibérer et de soumettre le fond du dossier au ministère de l’Urbanisme pour l’affectation par arrêté, selon un agent de l’Etat que nous avons contacté. Sur le terrain, on nous renseigne que la commission domaniale s’est déjà rendue sur les lieux et a élaboré son rapport en attendant la réunion du conseil municipal.

Pourquoi alors ce retard ?

 »Certains évoquent un manque de communication » !

La Mairie n’est-elle pas convaincue par le projet ? Autant de questions qui taraudent les esprits des connaisseurs de cette affaire. Un proche du maire confie qu’il n’y a pas de blocage. Cette voix autorisée explique que l’affaire n’est pas complexe, et qu’« il faudrait juste que les deux parties se rencontrent pour s’entendre ». Ainsi, le maire pourra par la suite convoquer le conseil et obtenir une délibération en présence des services de l’Etat, tels que le Cadastre, l’environnement entre autres. Il renseigne qu’un cahier de charges, les emplois qui seront générés et l’impact de l’usine sur les populations sont là, les exigences de la municipalité à l’endroit de l’entrepreneur qui doit justifier la pertinence de son projet et donner la garantie de sa subsistance. Seulement, Mamadou Diop n’est pas très disposé à livrer son projet au risque d’être plagié ou dupliqué, même s’il affiche sa disponibilité à répondre partout où il sera invité pour expliquer le  bien-fondé de son projet, qui pour lui, est plus un défi humain qu’un simple marché. Il déplore les problèmes de développement et les lenteurs administratives qui ne facilitent pas l’investissement. Mamadou Diop est d’avis que les plus hautes autorités du pays sont informées de leur action et sont au courant du blocage de leurs activités, mais n’interviennent pas pour faciliter leur implantation et le démarrage de leurs activités dans leur terroir d’origine.

Du côté de la Mairie, l’édile contacté par téléphone donne sa version. D’emblée, il confirme : « le bailleur a effectivement demandé 500 hectares et la mairie pour sa part, lui demande de présenter un business plan et de suivre la procédure. Celle-ci consisterait à rencontrer le conseil municipal dans son ensemble pour expliquer le projet à tous les conseillers élus ». Selon le Maire, l’entrepreneur doit justifier son projet, leur faire part de l’impact auprès des populations, mais aussi, donner des garanties sur leurs actions dans le cadre de la Responsabilité sociétale d’entreprise.

Le Maire aussi affirme qu’il n’y a pas de blocage. « Tout ce qui lui est demandé c’est de passer par la procédure normale, car le Maire n’a pas les pouvoirs de délivrer la superficie demandée, mais plutôt le conseil dans son ensemble ». Amadou Kane demande à Mamadou Diop d’adresser à la Mairie une lettre officielle, et de venir ensuite expliquer son projet devant tous les conseillers, afin de convaincre ces derniers avec son business plan de l’impact du projet chez les populations, pour espérer bénéficier, dans le cadre d’une signature de convention avec la municipalité de Ogo, des 500 hectares dont il est demandeur.

 

Quoi  qu’il en soit, il faut souligner que, MDI ne compte pas baisser les bras, si l’on en croit son patron. Dans cette attente, l’entreprise a décidé de se concentrer sur le vécu quotidien des villageois pour leurs apporter soutien et réconfort. « Je ne me décourage pas car je suis un enfant du pays mais, d’autres auraient déjà choisi l’option d’aller investir ailleurs », a juré le Président Directeur Général de la boîte.

Avant d’annoncer que leurs actions humanitaires sont orientées dans le domaine de l’éducation, de la santé, mais aussi du social.  D’ailleurs, il nous informe que deux conteneurs devraient arriver au port de Dakar dans la semaine avec 24 tonnes de matériel scolaire et sanitaire destiné aux villages de la commune de Ogo, mais aussi aux deux hôpitaux de Matam. Il s’y ajoute le défi qu’ils se sont lancés pour aider plus de personnes en construisant 100 puits d’ici deux (2) ans dans des villages où l’accès à l’eau potable est encore un luxe! D’ailleurs, MDI annonce le déblocage d’un budget de 80 millions de francs pour réaliser ce projet dont les travaux devront commencer dans quelques jours.  Un puits devra coûter environ 700 mille francs. Dans la foulée, MDI TECHNOLOGIES se félicite d’avoir signé un contrat avec l’Aéroport International Blaise Daigne de DAKAR. « Notre entreprise sera désormais chargée de toute la maintenance aéroportuaire », a fait savoir le Président directeur général.

En somme, une personne bien au fait de ce dossier, contactée par nos soins indique qu’il ne s’agit ni plus ni moins que d’un problème d’incompréhension que les deux parties doivent résoudre et dépasser.

« Au-delà de la délibération par la municipalité, il y a des limites, car il reviendra au Ministère de l’urbanisme en partenariat avec la Préfecture de Matam de faire l’approbation. La Mairie ne peut faire que le fond de dossier. Car c’est cela sa prérogative », explique notre interlocuteur.

 

 

      Par Djiby DEM

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