Matam – Télécommunications : Orange accusé de concurrence déloyale envers l’opérateur Hayo

Le secteur des télécommunications connait un essor dans notre pays, Hayo Télécom installé au cœur de la région de Matam est entrain de réduire la fracture numérique dans le monde rural. Mais en face du dernier venu des opérateurs, le tout puissant « Orange » s’inquiète et manœuvre ferme. Du moins, de l’avis de certains.  L’opérateur SONATEL avec Orange est en effet accusé de concurrence déloyale envers « le petit poucet Hayo ».

 

A travers des bandes annonces dans les radios communautaires, Hayo s’est adressé à ses nombreux abonnés dans cette partie Nord du Sénégal. L’opérateur explique des désagréments signalés par des abonnés établis dans le pays et à l’étranger faisant état d’un problème d’aboutissement de leurs appels vers l’opérateur SONATEL, sur le réseau Orange. Et pourtant selon Hayo qui confirme cet état de fait, les appels depuis son réseau vers Expresso et Tigo ne souffrent d’aucun problème. Pour dire que Hayo interprète cet acte comme une tentative de sabotage sur son réseau.

Depuis huit jours, maintenant, les clients de HAYO manifestent leur mécontentement auprès de l’opérateur de service universel parce que beaucoup de leurs numéros de téléphone ne peuvent plus atteindre le réseau Orange.  Pendant ce temps, les appels de ces mêmes clients HAYO vers les réseaux TIGO et EXPRESSO ne souffrent d’aucune difficulté.

Pour en savoir un peu plus, nous nous sommes rapprochés de la direction régionale de Hayo installée à Ourossogui.

Interrogé, le directeur régional, Monsieur Ibrahima Sarr rappelle que dans le passé, la société HAYO avait vécu les mêmes désagréments sur la liaison spécialisée LS NT 1976 louée auprès de la SONATEL pour son service Internet. La situation avait atteint un niveau de désagrément tel que l’autorité de régulation fût saisie. Cette situation avait conduit HAYO à résilier cette location en attente d’une solution venant du régulateur.

D’ailleurs, avec ce problème noté ces derniers temps, la direction de hayo n’exclut pas de saisir le régulateur, ARTP (Agence de Régulation des Télécommunications et des Postes) pour demander arbitrage.

Au call center, c’est une longue liste de plaignants qui est dressée par le service client.

En effet, d’Italie en France et dans le pays, dans la région de Matam particulièrement, beaucoup d’abonnés ont appelé pour signaler qu’ils ne parviennent plus à émettre des appels vers orange.

Pour avoir le cœur net, Haby Thiam du service client a tenté sans succès de joindre un numéro orange, mais vers expresso, l’appel est bien passé, a-t-on constaté.

Pour vérification, sur la liste qui nous a été remise par le service client, on a pu joindre, Monsieur Demba Diallo du village de Sinthiou Mbaal, au bout du fil, d’une voix désespérée, Monsieur Diallo a exprimé toute sa désolation de ne pas pouvoir émettre ses appels en toute quiétude.

Installé à Matam depuis 2012, cet opérateur lutte pour la réduction de la fracture numérique en milieu rural, mais la concurrence ne milite en sa faveur si l’on sait que son concurrent est le numéro 1 dans le domaine des télécommunications au Sénégal.

Ainsi, selon Monsieur Sarr, la volonté de l’Etat de développer le service universel de télécommunications ne trouve sa pertinence que dans un climat de confiance réciproque entre l’Etat et les quatre opérateurs  du secteur. Cette volonté doit s’accompagner d’une conscience d’une finalité commune à promouvoir une utilisation universelle des services des technologies de l’information et des  télécommunications.

Poursuivant, il indique que dans cette démarche pour permettre à ce secteur, support important de la croissance de notre pays, de jouer son rôle dans l’atteinte des objectifs du Plan Sénégal Emergent, une démarche inclusive est indispensable. Mais, Cela ne semble pas être le cas.

Les acteurs sont donc dans un combat concurrentiel à mort où veille stratégique et veille concurrentielle font leurs beaux jours.

Dans ce combat, HAYO le petit poucet qui devait être épargné est la grande victime, soutiendra encore le directeur. « Il vit entre refus sans raison, dilatoire et surenchère dans les demandes d’utilisation et de partage des infrastructures », ajoute-t-il.

Le grand perdant, dans une telle situation,  c’est le service universel de télécommunications du Sénégal.

Le grand perdant c’est également les populations rurales de Matam qui commençaient  à goutter les délices de vivre dans une région parmi les plus numérisées du Sénégal où le berger ne se perd plus en brousse faute de pouvoir se géo-localiser.

Le grand perdant c’est le secteur des télécommunications parce qu’en fait, dans tous les pays du monde le service universel est une responsabilité régalienne. C’est le seul moyen de démocratisation ; tout le monde ne pouvant pas s’acheter les services des opérateurs classiques.

Pourtant,  le Sénégal déroule là, une des premières expériences africaines dans ce domaine et son Leadership sous régional devrait se confirmer et s’imposer.

Le service de communication de Orange que nous avons contacté n’a pas encore réagi. 

        laviesenegalaise.com

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