Marche des Enseignants : les Syndicalistes promettent de faire face à l’Etat jusqu’à la satisfaction de leurs revendications

Lors de leur marche hier, à Dakar, Les syndicalistes de l’enseignement élémentaire, du moyen et secondaire ont promis de faire face à l’Etat jusqu’à la satisfaction de leurs revendications.

M ass Boye, bras menottés à l’aide d’un foulard rouge, avance au milieu de la foule. Loin des caméras et de la théâtralisation des télévisions, cet enseignant a voulu manifester ainsi sa colère. Venu du lycée Djibril Diaw de Thiès, ce professeur fait partie du convoi arrivé à Dakar à bord de cars vers les coups de midi pour participer à la marche pacifique organisée par le groupe des 7 syndicats (G7) ‘’représentatifs’’ de l’éducation et de la formation, à savoir le Saemss, le Cusems, le Sels, le Sels/Authentique, l’Uden, le Sels et le Snelas/Fc. ‘’Je suis satisfait de l’engagement des enseignements et de leur mobilisation’’, a lâché le marcheur de la cité du Rail au milieu d’une foule compacte en mouvement.

De la place de la Nation au rond-point de la Rts, les enseignants, dans un élan unitaire, ont rappelé leurs revendications à travers des pancartes et exigé du gouvernement le respect des accords signés. Selon les responsables de la marche, il leur appartient de corriger le regard que l’Etat du Sénégal a vis-à-vis des enseignants. ‘’L’intimidation et les réquisitions ne passeront pas. Si le gouvernement a opté pour la confrontation, qu’il sache que nous sommes déjà sur le terrain’’, a lancé Saourou Sène, Secrétaire général du Saemss.

Même si le chiffre des 35 000 manifestants annoncé n’a pas été atteint, les secrétaires géné- raux affichent quand même une satisfaction. ‘’Nous avons pu démontrer que là où il y a une unité, nous pourrons relever tous les défis. Cette mobilisation a démontré, à suffisance, la détermination des enseignants à terminer avec le dilatoire du gouvernement’’, a expliqué M. Sène.

Le secrétaire général du Sels/Authentique, Abdou Faty, d’ajouter : ‘’Nous avons fait plus que les politiciens et les maîtres chanteurs. Cette détermination montre que nous sommes capables de faire face à l’Etat’’, a-t-il assuré dans un tonnerre d’applaudissements. ‘’A l’image des cheminots en 1947, après 160 jours de résistance, de faim, de menaces et de répression, ils sont parvenus à faire plier le colon. Nous aussi, nous parviendrons à amener le gouvernement à satisfaire toutes nos revendications’’, a renchéri Abdoulaye Ndoye, Secrétaire général du Cusems.

Répondant à ceux qui assimilent leurs revendications à une surenchère, les enseignants rejettent, avec véhémence, ces affirmations et rappellent que c’est en 2014 qu’ils ont signé des accords jugés ‘’réalistes et réalisables’’ par le gouvernement, mais ‘’jusqu’à présent non réalisés’’. Certains élèves ayant marché à leurs côtés, les enseignants assurent que les apprenants ne seront pas sacrifiés.

De cette tribune, les enseignants ont envoyé des messages à l’intention du président de la République. ‘’On ne peut pas gérer un pays en ignorant la rue et l’école. Monsieur le Président de la République, vous n’avez pas été élu par l’Apr, ni par le Pds, encore moins le Ps. Vous avez été élu par le peuple du Sénégal qui est là. Il faut le respect des accords’’, a lancé Souleymane Diallo, Secrétaire général du Sels. Au-delà du chef de l’Etat, les enseignants s’adressent déjà à tous les prochains candidats à la présidentielle.

Abdoulaye Ndoye du Cusems estime qu’ils doivent obligatoirement présenter un programme pour l’école et se prononcer sur la crise scolaire. ‘’Nous n’accepterons plus d’être du bétail électoral. Nous sommes le savoir et l’avenir de l’humanité’’, a-t-il dit. Quant à Abdou Faty, Secrétaire général du Sels/Authentique, il a averti ses camarades sur ce qui les attend. ‘’L’Etat va couper nos salaires. Il va tenter de nous diviser. Mais il faut résister’’. Après Thiès et Dakar, les enseignants ont promis que le ‘’combat’’ va continuer dans les autres régions.

EnQuete

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