MARCHE DE LA PRESSE : Les journalistes dénoncent la précarité

La presse a marché, hier, de la place de l’Obélisque au rond-point de la Rts. C’était dans le cadre de la journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée hier. Lors de cette marche, ils ont dénoncé la précarité notée dans leur milieu.

La presse était dans la rue, hier, pour réclamer de meilleures conditions de travail. C’était à l’occasion de la journée mondiale de la presse. S’exprimant au terme de la marche, Bacary Domingo Mané a déclaré que ceux qui se vantent de ne compter aucun journaliste en prison n’ont rien compris. Il a soutenu :  » la presse est menacée dans ce pays et qu’il n’y a pas de pire prison que la précarité. Cette précarité est de nature à enlever à l’individu sa dignité », a-t-il renseigné.

Devant les nombreux journalistes et hommes politiques qui ont pris part à ladite marche, M. Mané a poursuivi que la plupart des entreprises de presse ne paie pas les salaires à la fin du mois. Pire, leurs employés n’ont aucune garantie quant à leur vie post-retraite. Bien que pour certains, les cotisations sont coupées à la source, aucun versement n’est opéré au niveau de l’Ipres.

Cet argent est défalqué au niveau du bulletin de salaire et jamais reversé. Ainsi, pointe-t-il du doigt l’État du Sénégal comme étant le véritable responsable de cette crise, notamment avec l’octroi partisan des publicités et des fréquences. « La publicité est donnée n’importe comment », a-t-il dénoncé. Sur ce, il préconise de procéder au dispatching plus équitable de cette publicité afin d’éviter que certains organes ne soient obligés de mettre la clef sous le paillasson.

Quant à l’octroi des fréquences, il y voit une équation à plusieurs inconnues avec la mainmise de groupes ethniques, de politiciens… Poursuivant son discours, Bacary Domingo Mané s’est offusqué du fait du statut peu clair du journaliste au Sénégal, avant de lancer un appel pour le vote du code de la presse. « L’objectif étant d’avoir une presse épanouie, libre et de qualité », a encore dit le sieur Mané, selon qui ce pays est un pays de paradoxes. « Pour gérer cette maison de la presse, le gouvernement nous parachute un politicien, alors que dans tous les pays du monde, ce sont les acteurs qui s’en changent », a dit Mané. Toutefois, des hommes politiques, patrons de presse, entre autres, ont pris part à cette marche.

Non sans compter les nombreux journalistes qui avaient des banderoles sur lesquelles ils souhaitent une liberté effective de la presse. Pour l’Aps, cette marche a été une occasion de dénoncer les retards de salaires enregistrés dans la boîte.

De son côté, Pape Alé Niang de la 2stv dira que c’est dommage que la journée mondiale de la presse soit marquée au Sénégal par une marche. Même s’il trouve l’initiative salutaire au vu des innombrables difficultés auxquelles sont confrontées les entreprises de presse. Pape Alé Niang a aussi regretté le vote encore très tardif du code de la presse. » Chaque Président qui vient nous promet sans rien appliquer! Pourquoi l’Assemblée ne veut pas voter ce code de presse? Cette question mérite réponse », a dit le journaliste de la 2stv.

Cheikh Moussa SARR – Rewmi

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