Mame Mbaye Niang, ministre de la jeunesse : « La démocratie sénégalaise se porte à merveille »

Interpellé hier par nos confrères du quotidien sur la nécessité d’un dialogue politique, le ministre de la Jeunesse, Mame Mbaye Niang, soutient que la démocratie sénégalaise «se porte à merveille». Une position qui ne favorise pas un rapprochement entre le pouvoir et l’opposition.Le ministre de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Construction citoyenne, Mame M'baye Niang

Certains responsables de l’Apr semblent peu enclins au dialogue politique avec l’opposition, que le chef de l’Etat Macky Sall a annoncé. Le ministre de la Jeunesse, de l’emploi et de la construction citoyenne, M. Mame Mbaye Niang, qui présidait hier, l’inauguration du nouveau siège de la Conférence des ministres de la jeunesse et des sports de la Francophonie (Confejes) a laissé entendre que ce dialogue n’est pas déterminant pour l’avenir du pays. «En tout cas, notre démocratie se porte à merveille. Nos institutions fonctionnent sans problème. Donc, notre pays n’est pas en situation de crise. Nous sortons juste d’une évaluation de notre démocratie avec le référendum  qui s’est tenu sans problème», a affirmé Mame Mbaye Niang, qui est par ailleurs secrétaire national en relation avec les jeunes de l’Alliance pour la République (Apr).
En tenant de tels propos, le responsable apériste donne l’impression de n’accorder aucun intérêt au dialogue avec l’opposition et notamment le Pds, que le leader de son parti a préconisé. Comme s’il avait une dent contre les Libéraux, M. Niang, dans son allocution, a cité nommément tous les chefs d’Etat sénégalais qui ont eu à œuvrer pour le développement de la Confejes de Senghor à Macky Sall en passant par Abdou Diouf, mais en «oubliant» le Président Abdoulaye Wade.
L’a-t-il fait sciemment ? Quoi qu’il en soit, il faut savoir que le ministre de la Jeunesse a souvent tiré à boulets rouges sur l’opposition. Lors d’une conférence de presse en mai 2014, il théorisait l’«abrogation» de la «loi Ezzan» afin d’inviter le prédécesseur de Macky Sall au Palais, à «clarifier» son rôle dans l’assassinat du juge Me Babacar Sèye le 15 mais 1993. «L’Etat lui octroie un salaire de 12 millions, un personnel de 17 personnes, 2 véhicules mis à sa disposition et il fait le tour du Sénégal pour nous parler de coup d’Etat. Ces moyens doivent être retirés à Abdoulaye Wade», enrageait-il. A l’endroit de Idrissa Seck, celui qui fut à une époque le président du Conseil d’administration de l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd), déterrait l’histoire du fameux «protocole de Rebeuss». Il disait : «C’est Idrissa Seck qui a dit que ce sont des dizaines de milliards qui l’opposaient à Abdoulaye Wade et que cet argent était l’argent du contribuable sénégalais. Ils (Wade et Idy) ne se sont jamais séparés. Chaque fois qu’ils ont eu des problèmes d’argent, ils ont comploté. Et pis, le protocole de Rebeuss, ça existe et nous exigeons de Idrissa Seck de nous édifier sur cette affaire.» Après toutes ces déclarations, Mame Mbaye Niang pourra-t-il s’asseoir autour d’une même table avec ces «comploteurs» ?

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