Magal des Thiantacounes : Quand Sokhna Aïda défie Serigne Saliou Thioune, le fils aîné de Cheikh Béthio

Ngabou et Dianatou Mahwa, ce sont désormais deux fiefs des Thiantacounes qui ont fêté le Magal dans la division. Sokhna Aïda qui conteste le choix de Serigne Saliou Thoune comme guide de leur communauté a choisi sa voie, suivie de nombreux talibés qui ont immolé de nombreuses bêtes. A Dianatou Mahwa, ça sonnait plus creux que d’habitude.

C’était le premier Magal post-Béthio. Pour la première fois dans l’histoire des Thian­tacounes, les talibés de Cheikh Béthio ont célébré le 18 Safar dans la division, constate le Quotidien. Ils étaient déchirés entre Ngabou, fief de Sokhna Aïda Diallo, et Dianatou Mahwa où a élu domicile Serigne Saliou Thioune, intronisé guide des Thiantacounes par le khalife général des Mourides. Alors qu’un troisième groupe a décidé de rester non-aligné en fêtant le Magal dans les rues de Touba. Comme n’importe quel disciple.

Ce rendez-vous était épié après le décès du fondateur des Thiantacounes qui avait provoqué des divisions. Mais la fracture est béante. Souleymane Ndia­ye a rallié Ngabou pour fêter le 18 Safar aux côtés de Sokhna Aïda Diallo Thioune qui a étalé toute sa puissance hier : «La dernière volonté du Cheikh était de se faire succéder par son épouse.» Alors que les jeunes rencontrés à Dianatou Mahwa ont préféré respecter le droit musulman : «Jamais dans l’histoire de l’islam une femme n’a succédé à son époux ou à son père. Pas question d’être le talibé d’une femme», tonne l’un d’entre eux.

Ce jeune Thiantacoune, résidant au quartier Touba 28 à l’occasion de la 125ème édition du grand Magal de Touba, est rongé par l’amertume : «Nous ne sommes pas un gâteau à partager. Personne ne pourra remplacer Serigne Cheikh Béthio Thioune dans nos cœurs. Désormais, j’ai la conviction que j’ai perdu mon marabout.» Dianatou est toujours figé dans le deuil même si l’ombre de leur guide plane au-dessus de leur festivité. «Le Cheikh ne mérite pas cette guerre de positions entre son épouse et son fils. D’autant plus que ce jour était le plus important de tous pour le Cheikh», regrette-t-il dans les colonnes du journal Le Quotidien.

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