MACKY SALL SUR LA MALÉDICTION DU PÉTROLE : « Il n’y a pas de malédiction qui tienne »

Que les oiseaux de mauvais augures ferment leur caquet. Le président de la République en a marre des “gorges profondes’’ qui ne cessent de prédire un déluge pétrolier pour le Sénégal. “Il faut arrêter de nous rabâcher ce terme malédiction’’, peste le chef de l’Etat, dont les propos sont rapportés par le journal EnQuete.

Revigoré par les applaudissements nourris d’un public conquis, il développe : “Il n’y a pas de malédiction qui tienne. La malédiction, c’est pour ceux qui n’ont pas su gérer avec responsabilité leurs ressources. Si nous poursuivons ces concertations, renforçons la transparence dans la gestion de nos ressources, il n’y a pas de raison de s’alarmer’’. Toutefois, le président de la République se dit conscient des risques que peuvent engendrer des gisements pétroliers dans un pays. Mais, enchaîne-t-il, “il faut faire confiance au génie sénégalais. On sait qu’il y a des lobbies qui sont prêts à nous monter les uns les autres, à financer des rébellions, des gens qui aspirent à diriger le pays…’’.

Mieux, pour illustrer son propos, il évoque le cas libyen. “Nous avons vu, dit-il, ce qui s’est passé en Libye à cause du pétrole et pour combattre un régime. Mais il faut rester optimiste et faire confiance en notre peuple qui est un peuple mature’’.

Durcissement du cadre juridique

Dans le but d’éviter que le pétrole ne soit une malédiction, le Sénégal a pris les devants. Et c’est le président de la République lui-même qui donne le ton. Il annonce, avant la session budgétaire d’octobre prochain, la finalisation de l’arsenal juridique, garde-fou contre toutes dérives sur les ressources nationales de pétrole et de gaz. C’est dans ce cadre qu’il faut inscrire l’élaboration d’une loi portant sur la répartition des revenus, d’une loi sur le contenu local et du nouveau code pétrolier. Toujours dans l’optique de se doter d’instruments juridiques pour se protéger contre la tyrannie des compagnies pétrolières, le chef de l’Etat dit militer en faveur “d’un code africain harmonisé qui portera sur la gestion de telles ressources’’.

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