Lutter contre le chômage des jeunes dans l’espace Cedeao : Des organisations paysannes plaident pour le financement d’une agriculture attractive

Pour lutter contre le chômage des jeunes dans la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (Cncr) plaide pour le financement d’une agriculture attractive en faveur des jeunes. Les organisations paysannes de cet espace communautaire ont demandé de rendre attractive l’agriculture car c’est le seul secteur susceptible d’absorber la forte demande d’emplois.

A l’ouverture, hier, à Dakar, de l’atelier régional de réflexion et d’élaboration d’une stratégie de plaidoyer pour le financement et l’installation des jeunes en agriculture, les organisations paysannes de cet espace communautaire ont insisté sur le fait que l’agriculture est le plus grand réceptacle des demandeurs d’emplois. De 17 millions, en 2010, les demandeurs d’emplois sur le continent africain passeront à 32 millions et une grande partie se trouvera dans la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), indique l’Agence régionale de l’agriculture et de l’alimentation (Araa). Pour absorber cette forte demande d’emplois et éviter un exode rural massif des jeunes vers les villes, Borgui Yerima de l’Agence régionale de l’agriculture et de l’alimentation (Araa) pense qu’il faut mieux prendre en charge l’agriculture. «L’agriculture familiale sera prépondérante en matière d’emploi des jeunes en 2040. Il faut que les autorités politiques prennent cela en charge. Pour la Cedeao des peuples, il faut que les jeunes africains puissent trouver de l’emploi. Il faut transformer l’agriculture qui reste le plus grand réceptacle de demandeurs d’emplois dans la Cedeao», a soutenu M. Yerima de l’Araa, dans sa présentation lors de l’atelier régional de réflexion et d’élaboration d’une stratégie de plaidoyer pour le financement et l’installation des jeunes en agriculture, organisé par le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (Cncr).

Cet atelier regroupe des responsables des organisations paysannes de plusieurs pays de la Cedeao. Ils ont plaidé pour un financement d’une « agriculture attractive pour les jeunes ». Le président du Cncr, Nadjiorou Sall est convaincu que les emplois ruraux peuvent être attractifs s’ils sont « rémunérateurs » et mis en œuvre dans « un cadre cohérent permettant une meilleure implication des jeunes dans la gestion des ressources et des revenus ». «Il faut que l’économie locale offre des possibilités. Cela est important pour éviter l’exode rural. La problématique des jeunes paysans nous interpelle tous. Cela appelle, de notre part, à des actions de concertation nationale et régionale afin d’échanger des expériences, de lever les obstacles et de faire des propositions pour des interventions plus efficaces qui pourraient contribuer à améliorer l’emploi des jeunes», a confié le président du Cncr. Il a proposé de mettre en place les conditions favorables à la création d’exploitations familiales dynamiques capables de créer des emplois.

Dans la même veine, le vice-président du Réseau des organisations paysannes et de producteurs de l’Afrique de l’Ouest (Roppa), Ibrahima Coulibaly, a lancé un cri du cœur pour que les décideurs africains trouvent une solution au chômage des jeunes dans l’espace Cedeao ; ce qui, selon lui, est possible grâce à l’agriculture. «Il faut profiter des opportunités qu’offrent la majorité de notre population qui est composée de jeunes sinon ce sera une bombe démographique. En milieu rural, nos enfants ne croient plus en l’agriculture. Frustrés, marginalisés, ils sont de plus en plus tentés de se retourner contre leur propre pays en rejoignant les groupes armés. Il nous faut être innovant pour profiter de la jeunesse. L’agriculture peut permettre à l’Afrique d’être un continent stable qui va se mettre sur les rails du développement», a déclaré Ibrahima Coulibaly par ailleurs président de la plateforme des organisations paysannes du Mali. Il a également insisté sur le financement durable afin d’inciter les jeunes à intégrer les filières agricoles au cours de leur formation.

Oumar KANDE

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