Lutte contre le bradage du littoral : les avocats de la Perl bandent les muscles

Un autre épisode de la lutte pour la défense du littoral s’ouvre. La Plateforme pour l’environnement et la réappropriation du littoral (Perl) va déposer une plainte contre X dans un premier temps, puis contre 3 entités. Il s’agit du maire de Fann-Point E pour avoir délivré un permis de construire au groupe Terrou-Bi à qui la Perl accuse d’annexer la plage des enfants et de la société Eco-Loisirs qui construit des édifices sur la corniche, renseigne LeQuotidien.

Pierre Goudiaby Atepa, le président d’honneur de la Perl, s’explique : «On a porté plainte auprès de l’Ofnac (Office national de lutte contre la fraude et la corruption : Ndlr), parce qu’il y a des fonctionnaires qui distribuent des terrains à des tiers qui eux les reprennent pour les vendre au plus fort. Mais le scandale c’est que l’on brade des terres qui peuvent appartenir à tous.» Et fort de ce constat, les avocats Mes Massokhna Kane, El Hadji Diouf et Baboucar Cissé vont saisir les tribunaux pour dénoncer «la construction anarchique sur le domaine maritime public».

Pour Makhtar Ba, président de la Perl, c’est la santé des Dakarois qui est menacée. Il dit : «On ne peut pas construire de part et d’autre du littoral, sinon Dakar serait un habitacle fermé, alors qu’on parle d’‘’écolisation’’ de nos villes». C‘est pourquoi, explique Pierre Goudiaby Atepa, une procédure judiciaire va être lancée sous peu. A en croire Me Massokhna Kane, une action judiciaire à l’international n’est pas exclue. «Même si on doit entamer des procédures sur le plan international, on le fera», avertit l’avocat.

Qui explique que «ce qui est en train d’être fait aujourd’hui est criminel, il s’agit d’un bien public. On est en train de se partager le littoral à des fins purement mercantiles et commerciales. Dans aucune grande démocratie on ne voit cela. J’avertis ceux qui sont en train d’acquérir sur le littoral que tôt ou tard ça va être remis en cause.

Parce qu’il y a ce que l’on appelle des lois de réappropriation, parce que le Peuple va se réapproprier ce bien commun. Il faut que ces personnes sachent qu’elles sont en train d’acquérir, mais demain ce sera forcément remis en cause». Selon Pierre Goudiaby Atepa, c’est «le carnage de la corniche».

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