Loi sur la santé de la reproduction : le décret d’application tarde toujours a être signé

La présidente du réseau « Siggil Jigéen » Safiatou Diop, a déploré, mercredi à Dakar, les lenteurs notées dans le décret d’application de la loi sur la santé de la reproduction. Elle s’exprimait lors d’un atelier de consultation sous-régional des organisations de la société civile en prélude à la Conférence Internationale sur la population et le développement, prévue au mois de novembre à Nairobi au Kenya.

La santé de la reproduction est définie comme le bien-être général, tant physique que mental et social de la personne humaine, pour tout ce qui concerne l’appareil génital, ses fonctions et son fonctionnement. Le Sénégal fait partie des premiers pays de la sous région à se doter d’une loi sur la santé de la reproduction en août 2005. A l’époque, l’actuel Président Macky Sall était Premier Ministre du Sénégal. Cette loi relative à la santé de la reproduction stipule en substance que « toute personne a le droit de décider librement des questions relatives à la santé de la reproduction la concernant, dans le respect des lois et règlements, en vigueur, de l’ordre public et des bonnes mœurs. Elle repose sur la reconnaissance du droit fondamental de tous les couples et individus de décider librement et avec discernement du nombre de leurs enfants et de l’espacement de leurs naissances. Elle implique également le droit de disposer des informations nécessaires, le droit pour tous à une meilleure santé et aux services prévus à cet effet. »  Mais, son application tarde toujours à être effective. C’est le constat amer du réseau Siggil Jigéen « Nous constatons que depuis cette date, la loi n’a pas de décret d’application et une loi sans décret d’application est morte » a martelé la présidente du réseau.

D’après  Safiatou Diop, « c’est inexplicable et incompréhensible que le Sénégal qui est l’un des premiers pays de la sous-région à se doter d’une loi sur la santé de la reproduction, ne dispose toujours pas de décret d’application ». Ainsi, se demande-t-elle : Où se situe le blocage ? Pourquoi le chef de l’État Macky Sall tarde toujours à signer ce décret d’application ? Autant de questions que la société civile ne trouve pas de réponses. Pourtant, depuis 2016, une plateforme qui regroupe l’ensemble des organisations travaillant sur la santé et avec plusieurs ministères est mise en place. Celle-ci a remis des projets d’application de cette loi au chef de l’État Macky Sall, mais sans suite, fait-on savoir

Le secrétaire permanent de la commission de la population et des ressources humaines au ministère de l’économie, Ibrahima Diagne a pour sa part reconnu que cette loi sur la santé de la reproduction n’est pas encore effective au Sénégal. L’intérêt de cet atelier de consultation sous régional est d’appeler l’ensemble des acteurs concernés à réfléchir sur les blocages de ce décret d’application et de formuler des recommandations. C’est dans ce sens que deux pays comme la Guinée et le Mali ont été invités à partager leurs expériences dans leur décret d’application a dit M. Diagne.

Pour rappel en 1994 au Caire en Égypte, 180 pays dont le Sénégal s’étaient dotés d’une plateforme pour pousser à ce que les questions de population et de développement soient pris en charge par les gouvernements. 25 ans après, les Etats sont appelés au mois de novembre prochain au Kenya a faire une évaluation des engagements pris lors du sommet du Caire.

 

 

    ♦  Abdoul BABA

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