Limousine du Président en feu : Où en est-on avec l’enquête, pourquoi on n’en parle plus ?

Ce n’est quand même pas une chose anodine. Mercredi 17 juillet 2019, le chef de l’État Macky Sall et son homologue malien, Ibrahim Boubacar Keïta, étaient en déplacement dans la ville de Nguéniène, au centre du Sénégal, lorsque la Mercedes-Maybach S600 Pullman Guard prenait feu. C’est la voiture de la première personnalité du pays qui a pris feu ce jour là. Une limousine Présidentielle qui a coûté environ 600 millions de nos francs cfa et a failli coûter la vie à deux Chefs d’Etat. Mais, comme par magie, on n’en parle plus. Il semble même qu’on ait oublié cet épisode. Alors que le citoyen a besoin d’être informé sur cet incident qui concerne tout le peuple sénégalais du fait que la limousine ait été achetée avec le contribuable sénégalais.

Ainsi notre pays fonctionne-t-il, en vérité. La vie des Sénégalais est rythmée par un enchevêtrement ininterrompu d’événements, à tel enseigne que des choses qui doivent susciter l’intérêt de tous se noient dans la masse. Des choses qui doivent susciter des débats soutenus et dépassionnés, sont souvent passées sous silence.

L’information de la prise de feu de la voiture présidentielle avait fait parler dans les médias, ainsi que dans les réseaux sociaux. On s’en était offusqué, d’ailleurs. Cependant, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Et des révélations aussi tonitruantes les unes que les autres sont apparues. Elles ont alors réussi à capter l’attention des Sénégalais, ou, devrait-on dire, à détourner leur attention de cet épisode extrêmement important. Est-ce une amnésie collective voulue par on ne sait qui, ou, serait-ce simplement un oubli causé par l’inexistence d’une réelle opinion publique ? Qu’en sait-on ?

Peut-être, les organes de presse sont-ils obligés de vendre tous les jours, d’où la mise à jour quotidienne de l’actualité. Peut-être, la population ne veut-elle pas être dépassée par cette même actualité, d’où son renoncement à parler de « choses du passé ». Peut-être, ce sont les médias qui construisent l’opinion du public, en proposant « leur actualité ».

En tout état de cause, le fer de la Falémé, les attaques et/ou répliques d’un tel politicien à l’endroit de l’autre, l’histoire des milliards avec Mamour Diallo, celle du voile avec l’institut Jeanne d’Arc ont pris le dessus sur la Mercedes du Président qui a pris feu, et qui pouvait bien coûter la vie à deux chefs d’Etat, celui du Sénégal et celui du Mali.

La voiture de Président, n’est-ce pas là une question sérieuse que nulle autre ne devrait noyer ?

 

 

 

  Moussa Seck  –  www.laviesenegalaise.com

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