LIBERIA: Élu Président avec plus de 60% des voix, Georges Weah, ballon d’or

Georges Weah, qui a été élu hier Président du Liberia, a gagné le match de sa vie après une brillante carrière de footballeur.

C’est la victoire de sa vie. Après deux tentatives infructueuses, Mister Georges a marqué le but en or après un troisième essai concluant. L’ex-footballeur de 51 ans a obtenu 61,5% des voix, a annoncé la Commission électorale nationale (Nec) après le dépouillement de 98,1% des suffrages. Arrivé en tête au premier tour de la Présidentielle devant le vice-président Joseph Boakai qui a rassemblé 38,5% de votes, George Weah termine cette compétition en beauté. Cette victoire rappelle ses soirées de grand attaquant qui a soulevé des foules dans les plus grands stades d’Europe.

La deuxième mi-temps de la vie de l’ancien Ballon d’or France Football est un éloge à l’engagement et à la persévérance. Loin des déboires de Emmanuel Eboué, caricature d’un footballeur qui a juste l’intelligence et la maturité d’un ado, Georges Weah reconfigure tout le temps le lien contractuel avec don destin et ses ambitions. Depuis plusieurs décennies, il a une conscience absolue de ce qu’il représente pour son pays et n’a jamais reculé devant les obstacles. Pour arriver à ce niveau, il faut une estime de soi très élevée.

Et Mister Georges représente un cas quasi pathologique de confiance en soi, un homme qui gouverne sa carrière de façon souveraine. Cet engagement a ravi et enchanté les Libériens qui l’ont porté à la tête du pays. L’argument restera-t-il toujours recevable durant l’exercice du pouvoir ?

Élu sénateur, l’ancien attaquant de Monaco, du Psg et du Milan Ac change de maillot en devant président de la République. Il devra conduire un pays rongé par la pauvreté et la corruption vers un stade d’espérance. C’est une compétition qu’il a demandé à disputer même s’il n’est pas sûr que la victoire sera au rendez-vous à cause de la situation de ce pays, l’un des plus instables du continent, fragilisé par deux sanglantes guerres civiles.

Il succède ainsi à Ellen Johnson Sirleaf, 78 ans, ancienne prix Nobel de la paix et première femme élue Présidente en Afrique, qui a cédé sa place après douze années de pouvoir au Liberia. Il faut rappeler que cette élection s’est déroulée avec sept semaines de retard sur le calendrier initial à cause d’un recours déposé par Charles Brumskine, le candidat arrivé troisième du premier tour et auquel Joseph Boakai, arrivé second, s’était rallié.

Le vice-président sortant, qui n’a cessé de dénoncer des fraudes et irrégularités, a essayé jusqu’au dernier moment d’obtenir un nouveau report de l’élection. En vain. Sa dernière réclamation a été rejetée par la Cour suprême. Et Georges Weah a inscrit hier le plus beau but de sa carrière.

  • LeQuotidien
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