Libération de Khalifa Sall : Macky Sall a enfin exprimé sa volonté

L’ancien édile de Khalifa Ababacar Sall et ses co-accusés ont bénéficié d’une remise totale des peines. Ils vont humer l’air de la liberté, après un peu plus de deux ans passés derrière les barreaux. Ainsi, Macky Sall en a exprimé sa volonté et son désir.

Macky Sall est en train de se rattraper pour garder ses arrières. En effet, 48 heures seulement après sa réconciliation avec son prédécesseur, Me Abdoulaye Wade lors de l’inauguration de la Mosquée mourides Massalikoul Djinane, le Président a posé un autre acte qui vise la décrispation politique au Sénégal. Pour mener à bien son deuxième et dernier mandat, Macky Sall veut peut-être un climat social favorable. Avec ces deux actes posés dans les 48 heures, Macky Sall a repris de mains de maître son leadership.

« Une remise totale des peines principales est accordée aux condamnés définitifs suivants : Khalifa Sall, Mbaye Touré et Yaya Bodian », lit-on dans un décret présidentiel. La famille de l’ancien Maire de Dakar a appris la nouvelle à travers les médias.
« Nous venons d’apprendre ça à travers les médias. Naturellement, nous rendons grâce à Dieu. Mais, on n’a jamais changé dans notre position. Khalifa Sall a beaucoup contribué pour la victoire de Macky Sall, en 2012 », a dit Ismaïla Sall, frère de Khalifa.

L’ancien édile, incarcéré depuis mars 2017 dans l’affaire dite de la « caisse d’avance » de la mairie de Dakar, avait été condamné à 5 ans de prison le 30 mars 2018, une peine confirmée par la Cour d’appel de Dakar, le 30 août 2018, et la Cour suprême, le 3 janvier 2019.

Il avait auparavant été révoqué de ses fonctions de maire de la capitale sénégalaise, au lendemain de la confirmation de sa condamnation par la Cour d’appel. Khalifa Sall avait aussi perdu son mandant de député.

Candidat recalé à la dernière élection présidentielle, Khalifa Sall ne pourra plus briguer le fauteuil présidentiel dans la mesure où il ne bénéficie que d’une remise totale des peines principales.

Une grâce qui n’efface pas la condamnation dont il fait l’objet : cinq ans d’emprisonnement et une amende de cinq millions F CFA, pour faux et usage de faux en écriture de commerce, faux et usage de faux dans des documents administratifs et escroquerie portant sur des deniers publics. Une peine qui le prive, même libre, du droit de se présenter aux prochaines élections, selon nos confrères de Emedia.

Ainsi, du côté des partisans du socialiste, l’on refuse de se contenter de cette mesure de grâce. Idrissa Diallo, maire de la Commune de Dalifort et lieutenant de Khalifa Sall, est convaincu que « le combat ne peut se résumer à cette mesure qui le prive toujours de son droit de briguer les suffrages des Sénégalais. C’est important qu’il retrouve sa liberté, sa famille, ses amis, sa famille politique. Ceci lui permet de circuler librement, on s’en réjouit, mais il faut aller vers l’amnistie. »

Me Ousseynou Fall, avocat de Khalifa Sall, embouche la même trompette. « Ce n’est que justice. Mais cette grâce n’efface pas ce qu’il a subi, ce qu’il faut c’est une amnistie. Maintenant, c’est bien d’aller dans ce sens, vers la décrispation, il faut considérer cette décision du président comme un pas important mais le chemin est encore long», des propos rapportés par le site du groupe Emedia Invest.

« La grâce est un pouvoir constitutionnel du président de la République. Ça ne dépend que de lui, et de lui tout seul, et de son appréciation. Donc je ne peux pas discuter de ce que dit la presse par rapport à la grâce. Le jour où j’en aurai la volonté ou le désir, je le ferai comme j’ai eu à le faire. Annuellement, plus de cent personnes, voire un millier de personnes par an en moyenne bénéficient de la grâce. Justement, nous voulons revoir notre système pénal pour réduire le nombre de personnes en prison dans ce cadre-là », disait le Président Macky Sall qui répondait récemment aux questions de nos confrères de Rfi, en marge du sommet du G7, tenu en Août denier à Biarritz.

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