Les orphelins de la République

Le week-end dernier, Macky Sall n’a pas fait que promettre de supprimer le poste de Premier ministre. De fait, par la même occasion, il installe bien des administrations dans la plus grande expectative.
De quel démembrement de l’Etat relèveront-ils, avec cette suppression pour le moins inattendue. C’est tout le décret n°2017- 1546 du 8 septembre 2017 qui va devoir être chamboulé.

Ledit décret porte, en effet, sur la répartition des services de l’Etat et du contrôle des établissements publics, des sociétés nationales et des sociétés à participation publique, entre la présidence de la République, la Primature et les ministères. Jusque-là, relevaient de la Primature selon la disposition susvisée : le cabinet du Premier ministre ainsi que les services rattachés, dont le Service du protocole, le Bureau de prospective économique, la Cellule de coordination et de suivi des projets et programmes, la Cellule de communication, la Cellule de lutte contre la malnutrition, le Conseil national de lutte contre le sida, le Millenium Challenge Account Sénégal (Mca-Sénégal), la Cellule d’appui au Mca-Sénégal, le Comité interministériel de restructuration des entreprises publiques et parapubliques (Cirep), le Comité interministériel à la prévention et à la sécurité routières.

En deuxième lieu, il y avait le cabinet du ministre délégué chargé du Suivi du Pudc, le Secrétariat général du gouvernement et services rattachés, à savoir : l’Ecole nationale d’administration (Ena), la Direction des services législatifs, la Direction des archives du Sénégal, la Direction de l’imprimerie nationale, la Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol (Dscos), la Direction de l’administration générale et de l’équipement, le Bureau de suivi et de coordination (Bsc), le Bureau d’Information gouvernementale (Big), le Bureau du courrier général, le Service informatique, la Cellule de passation des marchés, la Commission d’évaluation des agences, la Division de la gestion du Building administratif, l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp), la Haute autorité de l’aéroport Léopold Sédar Senghor, le Comité d’orientation et de suivi de la stratégie de croissance accélérée, la Haute autorité chargée de la coordination de la sécurité maritime, de la sûreté maritime et de la protection de l’environnement marin (Hassmar), l’Autorité de radioprotection et de sûreté nucléaire (Arsn).

Pour tous ces services et départements, il était dégagé un budget de plus de 48 milliards. Quelle sera la destination de toute cette manne? Qui en aura désormais le contrôle ? Elles sont nombreuses les questions qui taraudent. Mais le plus inquiétant, c’est sans doute le sort de ces dizaines et des dizaines de travailleurs qui avaient été engagés dans le cabinet même du Premier ministre. Il faut souligner que rien que le budget de fonctionnement de la Primature était chiffrée à plus de 14 milliards de F Cfa.

Et inutile de dire que les dépenses du personnel occupaient une bonne partie de cette enveloppe.

Ce qui fait dire que c’est du coup Mahammed Boun Abdallah Dionne, désormais ministre d’Etat, secrétaire général de la Présidence, qui se retrouve avec un gros boulet entre les mains.

   EnQuete

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