Les étudiants orientés dans les instituts privés ne décolèrent pas

Les étudiants orientés dans les instituts privés d’enseignement supérieurs se sont donnés rendez-vous, hier, à l’Ucad pour protester contre le non payement de leurs frais d’étude par l’Etat. Pendant toute la matinée, ils ont perturbé la circulation et affronté les forces de l’ordre pour se faire entendre.

Renvoyés, depuis le 9 octobre 2018, des instituts privés d’enseignements supérieurs, les étudiants ont pris d’assaut, ce vendredi 7 décembre 2018, l’avenue Cheikh Anta Diop pour manifester et exiger le payement de la dette que l’Etat doit aux établissements précités. A l’aide de jets de pierre et de pneus incendiés, ils ont réussi à barrer, toute la matinée durant, la circulation aux automobilistes et aux piétons, sur cet axe, malgré l’intervention du Groupement Mobile d’Intervention (GMI) de la brigade du Point E.

Repoussés très tôt par les forces de l’ordre, certains grévistes se sont réfugiés devant le terrain de basket du pavillon A, d’autres derrière les pavillons P et O, tout en continuant leur manifestation par des jets de pierres et en incendiant divers objets. “Nous sommes renvoyés, depuis le 8 octobre 2018. Les salles sont nos abris et l’Etat nous les a privés, en refusant de payer la dette due aux privés. On n’a pas autre choix que de retourner à la rue. On réclame que l’argent soit payé pour que l’on puisse retourner dans les salles. Au cas contraire, nous allons empêcher les Sénégalais de vaquer à leurs occupations, parce que nous réclamons notre droit’’, fulmine le porte parole du Cadre Unitaire National des Etudiants Orientés dans le Privé (CUNEOP), Zakharia Niass.

Pour le secrétaire général du cadre, Souleymane Diallo, le mal des étudiants orientés dans le privé est plus profond et que leur plateforme revendicative intègre d’autres points aussi importants. “Le point culminant de notre revendication est le paiement de la somme que l’Etat doit aux instituts privés. Cependant, nos revendications ne s’arrêtent pas là. On souhaite que l’Etat repousse la date des examens de BTS (Brevet de Technicien Supérieur). En effet, avec tous les retards qu’on a accumulés, on ne peut pas participer à ces examens prévus en juillet. On veut également bénéficier d’une prise en charge médicale, en cas de maladie, comme c’est le cas pour les étudiants du public. Ne serait-ce qu’une subvention dans les hôpitaux pour réduire les coûts des soins. On souhaite la délocalisation des lieux de paiements et la hausse des bourses pour les étudiants du privé. On doit nous permettre l’accès aux restaurants et à la bibliothèque universitaire’’, déclare le secrétaire général du CUNEOP.

Les filles n’étaient pas en reste

Très mobilisées, les filles ont aussi pleinement participé à la protestation, pour réclamer le paiement de la dette de l’Etat aux instituts privés et la reprise des cours. Pour apporter leur aide et assistance aux garçons dans la manifestation, les étudiantes sont venues avec un lot de matériaux servant, disent-elles, à mieux résister aux effets des gaz lacrymogènes. La majorité habillée en tenue de sport, elles tenaient des sacs à dos remplis de bouteille de vinaigre, du papier de journaux, des mouchoirs et des sachets de glace pour, pensent-elles, atténuer la douleur, en cas d’éventuelle brûlure de leur camarade par les lacrymogènes.

Certaines d’entre elles n’ont pas hésité à se fondre dans la foule pour manifester leur colère. “C’est notre avenir qui est en jeu. On ne laissera personne bafouer notre éducation. On est déterminé à aller jusqu’au bout, pour que nos revendications soient satisfaites’’, peste Khadijatou Seck. Vers à midi, les étudiants ont changé de lieu de manifestation. Ils se sont réfugiés derrière le rectorat pour perturber la circulation au niveau de la Corniche. Mais sur place, les forces de l’ordre les attendaient déjà. Très vite repoussés, les grévistes sont retournés aux campus. Prenant alors une pause, ils se sont réunis à côté du terrain de basket du pavillon A, pour discuter de la suite à donner à leur stratégie de revendication en cas de non satisfaction.
EnQuete

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