Les difficultés de l’Agence de la Couverture maladie universelle

La réunion du comité départemental de suivi de la Couverture maladie universelle (Cmu), organisée hier à la Préfecture de Thiès, a permis aux acteurs de ce programme de l’Etat de diagnostiquer les difficultés qu’ils rencontrent. Entre autres problèmes, les retards des subventions accordées par l’Etat, le faible taux de recouvrement, la non-augmentation du nombre d’adhérents, la mise en œuvre de la Cmu-élève et daara…

«Nous étions sur une perspective de renforcement des adhérents pour améliorer le taux de couverture, mais malheureusement la situation est plombée. Beaucoup de mutuelles n’arrivent plus à faire des prestations de services ou recruter de nouveaux membres encore moins enrôler des élèves.»

L’avis est du président  de  l’Union  départementale des  mutuelles  de  santé de  Thiès,  André  Demba  Wade. C’était,  lundi  dernier,  au  cours d’une réunion du Comité départemental de  suivi  de  la Couverture  maladie  universelle (Cmu). 

Pour M. Wade,  «le problème n’est pas seulement que les mutuelles ne font pas des recouvrements. Mais elles ont pris en charge des programmes de l’Etat comme les bourses de sécurité familiale et peinent à accéder aux subventions».  Et d’après lui, «l’Etat s’était engagé à verser des subventions partielles de 3 500 francs Cfa par mutuelle. Aujourd’hui, on accuse un retard dans le versement de ces subventions. Ce qui fait que les mutuelles ne disposent pas des ressources sur lesquelles elles peuvent compter pour assurer les prestations». 

De  ce fait,  regrette-t-il, «les prestataires, notamment du privé comme les pharmacies, arrêtent de facto leurs prestations. Les structures publiques également arrêtent quand l’ardoise est très salée. Devant une telle situation, on ne peut pas engager le recrutement de nouveaux membres qui ne pourront pas bénéficier de prestations». 

Selon  le  président de  l’Union  départementale des mutuelles de santé de Thiès, André Demba Wade, «il faut que l’Etat régularise la situation pour permettre aux mutuelles de continuer leurs prestations et les sensibilisations sans quoi les mutuelles ne pourront pas être développées». 

En  réponse,  le chef  du  service  régional  de l’Agence  de  la  Couverture  maladie universelle,  Mamadou Ndiaye  Sow,  estime  que  le  problème majeur  est  «la faiblesse du taux de recouvrement qui tourne autour de 35%. Beaucoup de facteurs dont l’insatisfaction des bénéficiaires expliquent cette situation. Mais nous sommes en train de mettre en place des stratégies, avec l’appui de l’Usaid, pour rehausser le taux de recouvrement». 

Il  s’agira, selon  M.  Sow,  «de relancer les comités villageois de l’aide communautaire (Vrac). Mais aussi la contractualisation entre les mutuelles et les districts. Les ‘’Citizens  voices  actions’’  sont également mis en œuvre. Toutes ces actions vont permettre, dans une nouvelle approche, de relancer enrôlement mais aussi fidéliser les gens et d’augmenter les taux de recouvrement». 

Bourses sécurité familiale : beaucoup d’erreurs dans les dossiers de Thiès

S’agissant  du  retard  des  subventions de  l’Etat,  il  fera  noter, «pour ce qui est des bourses de la sécurité familiale, si Thiès n’a pas reçu sa subvention de 2017, c’est parce qu’il y avait beaucoup d’erreurs dans les dossiers. Il fallait tout reprendre. Ce que nous sommes en train de corriger. Il ne nous reste que deux ou trois mutuelles.

A partir de la semaine prochaine, nous allons acheminer tous les dossiers vers l’agence. La région de Thiès compte plus de 90 mutuelles dont 39 pour le département. Je viens de Matam qui a déjà reçu sa subvention»,  informe  le  chef du service régional de l’Acmu qui ajoute,  «pour la subvention générale, celle de 2016 est arrivée depuis le mois de novembre 2017. On n’a pas pu faire le partage jusqu’à présent parce que simplement en 2016, ce n’était pas les unions départementales qui prenaient en charge le paquet complémentaire, mais plutôt l’union régionale. Malheureusement en recevant les factures, l’Union régionale n’a pas spécifié. C’est donc une facture globale». 

Mais,  rassure-t-il,  «nous avons mis sur le coup les agents de promotion pour qu’ils fassent le tri pour qu’on sache les factures qui reviennent à chaque département. A partir de là, nous allons faire un second tri pour spécifier les bourses de sécurité familiale, dont les subventions de 2016 ont été déjà payées, pour pouvoir faire la répartition». 

Il  poursuit : «Pour ce qui est de la subvention générale de 2017, seul le département de Mbour a transmis son dossier. Thiès est en phase de finition, de même que Tivaouane. En principe, ils doivent être prêts la semaine prochaine, et nous allons les transmettre aussitôt après.» «Le problème, c’est qu’ils ont démarré les activités un peu tardivement au mois de novembre. Déjà, les écoles avaient démarré leurs cours. Ce qui a fait qu’il y a eu quelques couacs au niveau de cette Cmu-élève. Mais en tout cas, on a pris langue avec les autorités académiques pour faire en sorte que la rentrée soit vraiment une réussite, parce que tout le monde s’est engagé. Et celle du daara, on y est. Il y avait des réflexions qui étaient engagées. Je crois que, dans un avenir très proche, le programme sera relancé pour que les talibés puissent, eux aussi, bénéficier de la Cmu», dit Mamadou Ndiaye  Sow,  qui  explique  les retards  notés  dans  la  mise  en œuvre de la Cmu-élève et Daara à Thiès.

LeQuotidien

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