Lendemain de Tabaski : Dakar, une ville morte

D’habitude grouillant de monde avec une circulation des voitures progressant à pas de tortue à cause des gros bouchons, le centre-ville de Dakar donne mardi, au lendemain de la Tabaski, l’image d’une cité fantôme où sévit partout un étrange calme plat.dakar-rue

Le premier indice qui renseigne sur la ‘’quasi inactivité’’ de ce lendemain de fête de Tabaski réside dans la fluidité de la circulation. De rares voitures circulent et un coup d’oeil dans les garages et autres parkings de taxi et/ou ‘’car rapide’’ révèle un grand vide. Le même scénario s’observe dans les bureaux, notamment au Building administratif l’imposant siège de la plupart des ministères du gouvernement. Un vide presque total règne aux alentours et à l’intérieur. Meme si ce mardi n’est pas jour de férié.

Faisant fi de tout cela, les fonctionnaires ne sont pas venus au travail, d’où la mobilité et le vacarme des grands jours ont cédé la place à un silence assourdissant au Building où même le parking où il était presque impossible de se garer les jours ouvrables, ne contient pas plus beaucoup de véhicules stationnés.

A Sandaga, marché situé en plein centre ville, sur les avenues Lamine Guèye et André Peytavin pris d’assaut journellement par des milliers de clients, les étals et les échoppes sont recouverts, les tables posées dessus et les magasins fermés. Histoire de signifier que les activités sont en veilleuses en ce lendemain de Tabaski.

Au garage de Petersen qui constitue une grande desserte pour les habitants de la banlieue dakaroise, les véhicules de transport en commun sont, non seulement peu nombreux, mais les clients quasi invisibles.

De la pluie et des tas de déchets 

Dakar, capitale dépeuplée de bon nombre de ses habitants, s’est réveillée mardi en ville-fantôme inondée par les ordures, au lendemain de la commémoration de l’Aïd-el-kébir, la fête du mouton, dont les effets les plus immédiatement visibles consistent en ces tas d’immondices jonchant ses principales artères.
Des déchets de bêtes sacrifiées et des ordures ménagères de tout type, rejets de provisions ayant servi aux victuailles de la veille, ont inondé certaines voies, charriés par les pluies intenses de ces dernières heures.
De la saleté mêlée aux eaux de pluie et aux refoulements d’égout. Une défiguration tellement décevante que la capitale sénégalaise semble réaliser les mauvais souvenirs des embouteillages qui faisaient le lot quotidien de Dakar et de sa banlieue.
Des soucis en plus pour une ville qui entretient en temps ordinaire un rapport problématique avec son cadre de vie, dont la dégradation est à la hauteur de la surpopulation caractérisant la presqu’île dakaroise, centre administratif et des affaires, mais aussi poumon économique.
La capitale sénégalaise a accueilli au fil des ans de nombreux fonctionnaires et travailleurs de sociétés publiques ou privées, ajoutés aux résidents nouveaux fuyant les campagnes pour faire fortune dans la capitale.
Ils entretiennent la caste des « marchands ambulants » et des agents du secteur informel de la capitale sénégalaise, une catégorie qui a hautement contribué à entretenir bien évidemment la vie économique et marchande dakaroise.
Avec près du quart de la population totale (23%) du Sénégal, sur une superficie représentant 0,3% du territoire sénégalais selon les derniers chiffres, la concentration continue de population semble peser sur Dakar dont certains résidents affirment qu’elle étouffe d’autant.
Privée de bon nombre de ses résidents partis passer la fête de l’Aïd-el-kébir dans les régions de l’intérieur, d’où ils sont originaires, Dakar pouvait se satisfaire de la fluidité de la circulation dans ses rues. La capitale a été d’autant plus contrariée de se retrouver si sale et aussi défigurée, écrit l’agence de presse sénégalaise.
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