Le phénomène des enfants de la rue prend de l’ampleur

Le phénomène des enfants de la rue prend de l’ampleur. Ce qui entraîne sans aucun doute une prolifération des violences exercées sur eux. Une situation qui pousse l’Ong Avenir de l’Enfant (Ade) à accentuer ses interventions visant leur éradication. C’est dans ce sens que la structure de protection de cette couche vulnérable a tenu une série de rencontres pour sensibiliser les populations sur cette réalité.

A l’issue d’un forum tenu dimanche dernier à la Maison d’accueil de Rufisque pour enfants de la rue, ses responsables ont cogité sur le départ des enfants de la rue et les violences exercées sur eux. A l’occasion, le directeur de l’Ade, Moussa Sow, a fait remarquer qu’effectivement, “la violence exercée sur ces enfants qui séjournent dans la rue est très préoccupante’’.

Il rappelle que cette violence “est une des raisons qui poussent les enfants à quitter leur maison pour aller dans la rue’’. C’est pourquoi il trouve désespérant qu’un enfant “fuie la violence dans sa maison pour la rencontrer dans la rue’’. Ce qui lui fait dire, d’ailleurs, que “la violence est à la fois cause de fugue et conséquence de fugue. Elle a aussi la capacité de phagocyter quelqu’un qui n’est pas violent’’.

D’où, selon lui, la nécessité d’en parler et de sensibiliser. “La violence n’est pas seulement physique, elle est aussi verbale. Parler constamment et titiller la thématique de la violence permet à des gens de prendre conscience’’, soutient-il. Les responsables d’Ade, prenant comme prétexte la découverte macabre de deux corps sans vie d’enfants sous le pont de l’Emergence, au mois de janvier dernier, ont signalé que le Collectif des organisations et structures d’appui aux enfants et jeunes en difficulté (Cosaed) dont ils font partie, va tenir une conférence de presse spécialement sur la question. Car, renseigne Moussa Sow, “tout ce qui a été raconté sur l’affaire n’est pas réalité’’.

Ce qui fait, poursuit-il, que “toutes les organisations qui s’investissent dans la protection de l’enfant ont convergé et ont décidé de marquer cela et peut-être de partir de là-bas pour dégager des actions de plus grande envergure. En tout cas, ce qui s’est passé sous le pont de l’Emergence doit davantage nous interpeller’’, dit-il. En outre, le directeur de l’Ade a lancé un appel en direction de ses compatriotes et de l’Etat afin, dit-il, “de mettre en place le minimum qu’il faut pour que tous les enfants puissent en bénéficier’’. Il s’agit, selon lui, “d’investir pour que les enfants, tous ceux qui sont dans le besoin, puissent avoir accès’’. C’est, à l’en croire : que l’enfant malade puisse se soigner, créer les conditions pour que les enfants accèdent à l’éducation, pour ne citer que ces points.

 

 Pape M GUÈYE

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