Le milliardaire breton Vincent Bolloré placé en garde à vue pour « corruption en Afrique »

Selon les informations du journal «Le Monde», cité par plusieurs médias, le milliardaire breton Vincent Bolloré a été placé en garde à vue ce mardi 24 avril dans les locaux de la police judiciaire de Nanterre dans le cadre d’une information judiciaire ouverte notamment pour «corruption d’agents publics étrangers» et portant sur les conditions d’obtention en 2010 de deux des seize terminaux à conteneurs opérés par le groupe Bolloré sur le continent africain, l’un à Lomé, au Togo, l’autre à Conakry, en Guinée, rapporte Rfi.

Vincent Bolloré est soupçonné d’avoir utilisé sa filiale de communication Havas pour faciliter l’accès à la présidence à certains dirigeants dans ces pays. Avec pour objectif d’obtenir en retour la gestion des concessions de ces terminaux à conteneurs.

Vincent Bolloré : des peines de prison encourues

Selon Challenges, les qualifications pénales potentiellement retenues contre Vincent Bolloré sont lourdement sanctionnées. Il y a d’un côté l’abus de bien sociaux, dont la peine maximale est de cinq ans d’emprisonnement et 375 000 euros d’amende et de l’autre le trafic d’influence. Ce délit qui s’apparente à de la corruption est passible, au maximum, d’une peine de dix ans de prison et d’une amende de 150 000 euros.

Vincent Bolloré n’est pas seul en garde à vue, renseigne linternaute.com. Deux cadres du groupe dont il est PDG sont également entendus par la police judiciaire et plus précisément par deux juges, Serge Tournaire et Aude Buresi, précise le site. Il s’agit de Gilles Alix, le directeur général du groupe et Jean-Philippe Dorent, le responsable du pôle international de Havas. Le groupe Bolloré a « démenti formellement » avoir transgressé la loi, mais a admis être la cible d’une « enquête relative à des facturations de prestations de communication en Guinée et au Togo portant sur les années 2009 et 2010 ».

Ce placement en garde à vue de Vincent Bolloré intervient alors que des soupçons de corruption pèsent depuis longtemps sur l’homme d’affaires français. En 2011, lors de l’obtention de la concession du port de Conakry, en Guinée, par le groupe Bolloré, le président du pays de l’Afrique de l’Ouest s’était défendu d’avoir bénéficié d’une quelconque aide de la part de Vincent Bolloré pour accéder à la présidence. « Bolloré remplissait toutes les conditions d’appels d’offres. C’est un ami, je privilégie les amis. Et alors ? », se défendait Alpha Condé auprès du Monde en 2011. Les soupçons pèsent également sur Faure Gnassingbé, le président du Togo. Les enquêteurs seraient certains qu’au moins une partie des frais de campagne des présidents togolais et guinéens ont été pris en charge par le groupe Bolloré. 

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