Le jeune pêcheur a séquestré et violé sa victime avant de la dépouiller

Le parquet a requis, hier, une peine de 20 ans de travaux forcés contre Pape Dabo alias Faye, accusé de viol, séquestration et vol avec violence.

L’ accusé Pape Dabo alias Pape Faye, qui a été attrait hier à la barre de la Chambre criminelle de Dakar, semble être un obsédé sexuel. Non seulement il agresse ses victimes, mais il les viole également. La preuve, en 2006, il avait été condamné à 6 ans pour viol et agression sur une dame de 60 ans.

Un an après sa libération, notamment en 2013, il a été de nouveau inculpé pour les mêmes faits. Mais cette fois-ci, il s’est retrouvé devant la chambre criminelle et risque une peine de 20 ans de travaux forcés. Né en 1981, Pape Faye, marié et se disant pêcheur, est accusé d’avoir séquestré et violé la dame M.C.Sagna, avant de la dépouiller de ses biens.

Les faits se sont déroulés à Rufisque, le 26 février 2013 aux environs de 6h du matin. Il résulte des éléments de la procédure que la victime se rendait à son lieu de travail. Sur son chemin, il a croisé Pape Faye qui l’a entraînée dans un bâtiment en construction. Sur place, son bourreau a voulu abuser d’elle, mais elle lui a opposé une vive résistance.

Furieux, l’accusé l’a poignardée à la cuisse gauche et a déchiré sa jupe, avant de la contraindre à des relations sexuelles. Une fois sa libido satisfaite, son bourreau a vidé son sac qui contenait un téléphone portable de marque Samsung, la somme de 1000F et une carte d’identité.

Après le départ de son violeur, la victime est entrée dans une maison pour se nettoyer, puis s’est rendue à la police pour porter plainte. Après avoir pris sa déposition, les policiers lui ont suggéré de se rendre à l’hôpital général Grand-Yoff où les médecins lui ont délivré un certificat médical temporaire de 15 jours. Par la suite, ils ont adressé une réquisition à Sonatel.

Ainsi, ils ont découvert que deux numéros émettaient des appels à partir du télé- phone de la victime. Parmi ces numéros, il y a celui de Pape Mamadou Faye, un enseignant présenté comme un ami de Dabo. Arrêté le 2 mars dans le cadre de l’enquête, il a clamé son innocence, en soutenant qu’il connaissait à peine Dabo et qu’il ignorait qu’il était un agresseur. Compte tenu de ses dénégations, il a été libéré trois jours plus tard. Entre-temps, Pape Faye a été cueilli chez lui.

Ayant appris son arrestation, deux autres dames, A. Sow et Nd. M. Diop se sont présentées à la police pour désigner le mis en cause comme étant leur agresseur. Tout comme M. C. Sagna, elles ont précisé que Pape Faye portait un pantalon treillis et était armé. Pour vérifier la véracité de tels propos, les enquêteurs ont mis le suspect dans un groupe de cinq personnes et toutes les victimes l’ont identifié.

Mais l’agresseur-violeur a contesté partiellement les faits. Il a reconnu être agresseur mais il ne cible que les hommes. Par conséquent, il n’a jamais violé de femme. Hier, à la barre de la chambre criminelle, il a réitéré cette version. “Je suis un agresseur mais je n’ai jamais agressé une femme et je ne suis pas un violeur. Même la dame dont on parle, j’avais été injustement condamné à 6 ans, alors je ne l’avais ni agressée ni violée’’, s’est défendu l’accusé. Pour le substitut du Procureur, les faits sont constants.

Le maître des poursuites a estimé que le viol ne saurait être écarté, même si le certificat médical fait état d’une perte ancienne de l’hymen. Il considère également qu’il est normal que les traces de sperme aient disparu, puisque la victime s’est nettoyée après l’agression sexuelle. Sur sa lancée, il a déploré le fait que l’accusé ne se soit pas amendé. La défense constituée par Mes El Mamadou Ndiaye et Betty Ndiaye trouve que cela ne peut pas être une preuve suffisante pour condamner leur client à 20 ans de travaux. Ils restent persuadés que Pape Faye est victime de son passé pénal, mais qu’il n’existe aucune preuve contre lui. Le tribunal rend son délibéré le 3 avril prochain.

EnQuete

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