L’ampleur du scandale sur le trafique des Certificats de nationalité sénégalaise

Amer Alahmar (Syrien), Mohi Alboni (Syrien), Nabil Wizani (Sénégalais), Ahmed Bakkour (Syrien) et Ali Fawaz (Libanais) ont été placés sous mandat de dépôt par le Doyen des juges de Dakar, en charge de l’instruction. Comme l’écrivait Libération, Ali Fawaz était chargé de déposer les dossiers de naturalisation au centre principal de l’état civil. C’est d’ailleurs la fréquence des dépôts qui a alerté l’officier principal de l’état civil, Mamadou Diop, avant que les vérifications au niveau de la direction des Affaires civiles et du Sceau n’établissent que les décrets annexés au dossier étaient des faux.

Au moins, 22 faux certificats de nationalité « livrés »

Des sources autorisées affirment au journal Libération qu’Ali Fawaz s’est livré à des confidences gravissimes qui renseignent sur l’ampleur de ce scandale. D’emblée, il a minimisé son rôle en précisant n’être qu’un intermédiaire entre l’agent de l’État véreux et les clients. À chaque opération, il recevait une commission comprise entre 100 et 125 000 FCfa, tandis que le fonctionnaire en cause percevait entre 750 000 et un million de FCfa pour chaque dossier. D’après toujours les confidences de Fawaz, à sa connaissance, le réseau a livré à 22 clients des certificats de nationalité sénégalaise.

Un Syrien casque 700 000 FCfa en guise de… »frais de décret »

Le Syrien Amer Alahmar, arrivé au Sénégal en 2006 pour fuir la guerre dans son pays, fait partie des heureux bénéficiaires. Ce dernier a déclaré qu’il a rencontré l’agent véreux de l’État dans son bureau après avoir été présenté à lui au restaurant Sea Plaza. En plus de son cas, il a remis au fonctionnaire indélicat cinq autres dossiers de Syriens à la recherche de papiers sénégalais. Après échanges, il a payé 700 000 FCfa en guise de… « frais de décret », selon l’expression du mis en cause principal, pour chaque dossier. Au final, il n’a reçu « que » deux certificats de nationalité. À noter qu’un policier, qui était en service au parquet de Dakar, a été interrogé pendant l’enquête. Selon les sources de Libération, il est dans le viseur du Procureur, rapporte Seneweb.

Le parquet de Dakar a ouvert une information judiciaire pour association de malfaiteurs, contrefaçon des sceaux de l’État, faux et usage de faux en écritures publiques authentiques, usage de faux commis dans des documents administratifs, corruption, obtention indue de documents administratifs, tentative d’obtention indue de document administratifs et blanchiment de capitaux. Un réquisitoire de feu qui intervient, rapporte Libération dans sa parution du jour, à la suite de l’enquête de la Section de Recherches sur un réseau spécialisé dans le trafic de la nationalité sénégalaise qui avait à sa tête un fonctionnaire en service à la direction des Affaires civiles et du Sceau comme. Ce dernier, en fuite à l’étranger, est sous le coup d’un mandat d’arrêt international.

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